Mode & Beauté NYFW : défilé Automne/Hiver 19-20 Michael Kors

CoverMedia

14.2.2019 - 15:08

Source: Covermedia

Un défilé mixte et roboratif pour Michael Kors, à New York, pour le dernier jour de la Fashion Week automne-hiver 2019-2020. Cet hommage délicat et réussi à quelques grands moments de la mode du siècle passé plonge dans une passagère nostalgie.

Quand on voit s’avancer le premier mannequin lors du défilé Michael Kors, automne-hiver 2019-2020 de la Fashion Week new-yorkaise, un moment de surprise. Cette veste grise, tout juste un peu trop grande, fermée par une très fine ceinture, portée sur une robe noire aux motifs de marguerites grises, accompagnée de chaussures à brides, d’un petit chapeau à voilette très années 1930 et « un truc en plumes » mal identifié à la main, ne semble-t-elle pas sortir directement du placard des années de la fin de la seconde guerre mondiale ? Jusqu’au petit pull à rayures, qui pourrait être là pour pallier un manque plutôt que pour introduire un mix & match dont usent et abusent les stylistes en mal d’idées.

Le deuxième look pulvérise l’idée d’un revival années 1940, et l’on s’en félicite. Quoi de plus contemporain, en effet, que cette tenue entièrement noire, cette robe en tissu fluide asymétrique et volantée, ceinturée, portée avec un spencer, sur des bottes hautes lacées, accompagnée d’un sac à l’épaule aux franges XXL ? Le petit foulard, noué de travers, évoque bien un côté gavroche ou chanteuse des années 1920, mais on se dit que c’est une coïncidence.

La troisième tenue, qui incorpore les carreaux (sous différentes tailles, ils vont ponctuer le défilé, femmes et hommes confondus), le gris et l’asymétrique, joue sur le contemporain.

Puis, toujours sur un terrain contemporain, avec un mix & match déclaré comme un conflit atomique, on voit arriver la grosse casquette gavroche, et toujours le petit foulard. Elle est à carreaux, il est en imprimé léopard… assorti à une longue robe souple.

Dès lors, on s’amuse à compter les emprunts au passé : la casquette gavroche, qui s’adapte aux tissus des tenues (comme parfois les souliers ou les bottes), l’usage de la plume de cygne, en décoration sur les manteaux ou robes ou en boa façon Lotte Lenya, parfois XXL. Le costume prince de Galles trois pièces, avec son pantalon crop qui rappelle le pantacourt des seventies et la casquette assortie, toujours gavroche mais revue façon Courrèges. Le manteau militaire strict, mais aux décorations argentés et aux boutons clinquants, s’inscrit, lui, davantage dans la période pur rock de son détournement que dans une référence directe au monde de l’armée, en témoignent le pantalon skinny aux vagues métallisées et la coiffure d’un blond peroxydé du mannequin.

La période années 1970-1980 est d’ailleurs joliment revitalisée, dans ses excès (manteaux en fourrure de couleur ou en cuir façon patchwork, imprimé python, lunettes aviator colorées, robes à fleurs, bottes en sacs aux imprimés assortis aux tenues, entre autres). Et c’est, finalement, ce qui domine, cet esprit festif des années club disco, avec l’usage massif de la paillette pour les tenues du soir, telle une longue robe de star ultra-violette, et le tissu métallisé, mais avec une approche tamisée du doré, comme si l’on savait que cela ne brillerait pas longtemps.

On note aussi le retour du collant à résille, et on remarque un joli manteau en chevron marron beige, porté sur un costume pantacourt dans les mêmes tons et motifs mais miniatures, qui nous fait verser une larme sur ce tailleur Céline manteau-robe des années 1990, quasi identique.

La diversité des approches ne nuit pas à l’ensemble, au contraire.

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