Mode & Beauté Paris Fashion Week Automne-hiver 19/20 : Chloé

Chloé, sous la houlette de sa directrice Natacha Ramsay-Levi, a présenté sa collection Automne-hiver 19/20 à la Fashion Week de Paris le 27 février (19). Une collection pour une femme tantôt sérieuse au boulot, tantôt charmeuse le soir.

Natacha Ramsay-Levi, arrivée à la direction artistique de la maison Chloé en 2017, se situe dans la droite ligne de la fondatrice Gaby Aghion et du slogan de la maison « Donner aux femmes la liberté d’oser être elles-mêmes ». « La maison n’a pas vocation à avoir un discours politique. Cela ne m’empêche pas de faire naître des messages pour affirmer la puissance féminine, un thème qui m’est cher », explique celle qui prend la défense de Hedi Slimane contre le puritanisme américain et revendique le droit d’être « une femme libérée et de porter des minijupes ».

Et sa collection Automne-hiver 19/20 présentée à la Fashion Week de Paris en est une excellente illustration.

Dans un camaïeu de bruns et beiges, et des gris bleutés et de ravissants imprimés, Natacha Ramsay-Levi construit des silhouettes où se mêlent le long, l’extra large, le court (shorts). Des jupes sont fendues ou quasi transparentes et les robes couvrantes. Des asymétries joyeuses, telle une mini robe manteau d’inspiration militaire couleur trench-coat, pourvue d’un jeu de tissus couvrant l’arrière des jambes, ou encore une jupe à la fois très mini et maxi, questionnent la notion de longueur. Des manteaux au col haut immense, amples et chaleureux, rappellent que la femme doit se sentir bien dans ses vêtements, qui sont aussi une protection.

Les années 1970 sont allègrement citées, mais sans emphase, avec, par exemple, un long manteau de cuir brillant marron à large col fourrure et revers shearling, portée par un mannequin aux larges lunettes ovales en écaille, ou une combinaison imprimée.

Le jean est présent, avec des revers larges au bas du pantalon et des mini robes aux larges épaules.

On note des détails repérés ailleurs : le jeu avec les poches, larges, plaquées jusque sur le devant des jupes ou le bas des pantalons, les chaussettes dans les chaussures féminines, les mini sacs, les bombers satinés, notamment, mais aussi pléthore d’inventions, tels que le col en laine coloré faisant hoodie ou les imprimés toile de Jouy (véritable citation, à la différence de chez Dries Van Noten).

On aime le retour du velours dévoré pour des robes tout en délicatesse, la maille fluide ou près du corps (robes, notamment), les bijoux d’inspiration ethniques (colliers imposants, multitude de bracelets, manchettes en métal, longs pendants d’oreille, etc.), le mélange du flou et du très structuré. On aime cette liberté que le vêtement accorde aux femmes.