Olivier Rousteing a offert une collection et un défilé sublimes lors de la Fashion Week Automne/Hiver 19-20 à Paris. Balmain est toujours une maison grandiose.
« Sweat Dreams are mode of this » chante Eurythmics, et le morceau de 1983 donne le la du show splendide qu’Olivier Rousteing a peaufiné pour la Fashion Week Automne/Hiver 19-20 parisienne. L’espace Champerret devient l’écrin d’une création précieuse qui met l’art de la couture, la beauté et la liberté au pinacle. Liberté de créer, liberté des femmes. Ou de la femme dans sa multiplicité. Une femme qui brille de mille feux… et qui pique.
Olivier Rousteing magnifie les femmes, les veut puissantes, sûres d’elles, élégantes, gavroches ou sexy, gavroches et sexy, car les frontières ne sont jamais définitives, mais, telle la rose qui fleurit sur plusieurs de ses sublimes pièces, elles ont des épines. Qui s’y frotte sans y être invité s’y pique. La collection, qui a une signature couture, joue, en effet, sur plusieurs tableaux, évoque plusieurs influences qu’elle inclut, détourne, révolutionne. Sa palette de couleurs réduite (noir blanc, mauve et vert et bleu du jean délavé) permet de se concentrer sur les volumes.
Le côté populaire, gavroche, voire grunge, s’exprime à travers l’utilisation du jean ou de la casquette Gavroche de cuir noir verni, un des leitmotiv du défilé qui enfonce le clou du côté de la femme libre, un brin révoltée, indisciplinée, en tout cas. Indisciplinée aussi parce qu’elle aime les mélanges et défie les catégories. Le jean se marie aux pièces les plus précieuses et travaillées (verte recouverte de grosses roses vertes travaillées en volume, une robe tunique one-shoulder dans le même esprit « rose » mais dans des tons pourpre et violine, magnifiques). Le plastique transparent s’invite sur des vêtements, comme une protection. Le pull de cricket est noir, en mohair et aux manches découpées.
Le côté rebelle se lit dans les mélanges des genres, et aussi dans l’abondance de signes : clous sur perfectos, spencers et vestes, aiguilles sur le tweed des tailleurs, casquettes de Biker hérissées de pointes, chaînes sur les escarpins.
Le côté femme fatale se développe sur des tailleurs très structurés, des vestes de smoking repensées, une incroyable mini-robe recouverte de roses noires en volume et taffetas, qu’accompagne un manteau à traîne taillé dans le même tissu. Et aussi dans la transparence, qu’elle soit de plastique ou de résille.
Mais comment rendre compte d’une collection qui présente 83 pièces ! On retiendra, pour leur poésie et leur côté spectaculaire, ses roses en volume en tissu satiné ou en vinyle (seule et énorme sur un top, recouvrant une veste ou une robe-tunique, par exemple).
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