Mode & Beauté Paris Fashion Week : Dries Van Noten

Des imprimés délicats, des coupes impeccables, des assortiments heureux de bottes et de robes, de l’humour, du décalage : le défilé de Dries Van Noten est un sans-fautes. A voir !

Dries van Noten a beau dire que l’impeccable le rend nerveux, le lauréat des tout récents Belgion Fashion Awards a présenté une irréprochable collection lors du défilé parisien de la FashionWeek, le mardi 28 février 2018.

Pas d’extravagance, de l’élégance, et de la générosité pour ces 83 passages de mannequins aux looks sévères et non apprêtés.

Le défilé, en grande partie sous le signe des imprimés floraux (ramages, grosses fleurs d’inspiration asiatique, herbes folles délicates, mystérieuses algues, etc.) et des plumes de paon, mixe avec bonheur tissus de bonne tenue avec des mousselines aériennes ou des tissus hi-tech destinés aux vêtements de sport.

On notera des imprimés (floraux, un peu de rayures, du tartan pour être de son temps) où se mêlent (ensemble ou par groupe) les gris, le noir, des pointes de violet, de rouge et de vert. Ou encore des bleus de Delft. Parfois le fond du dessin est jaune acide ou noir profond. Ces motifs se retrouvent aussi sur les bottes et les clutchs. Un peu de orange pour réchauffer l’hiver (un long imper) et aussi du blanc cassé en monochrome.

On sait que l’on est en hiver quand les motifs sont appliqués sur des vestes-ponchos, des blousons, des manteaux enveloppant (une mention spéciale pour celui qui mélange cuir et tissu), des parkas XXL aux capuches ouvertes pour former d’immense cols. Contre le froid et avec humour, des vestes et grands manteaux à poils longs colorés.

Le XXL se combine avec des jupes crayons (portées avec des chaussettes et des baskets, pour casser les codes stéréotypés de la féminité version 1950), des blouses en satin, des robes fluides qui épousent le corps jusqu’aux mollets, des tailleurs pantalons, des combinaisons ou des jogpants.

Le diable se niche dans les détails. Chez Dries van Noten, il prend la forme de longues franges de poils colorés. Ils s’insinuent, en biais, sur des jupes droites, dépassent de jupes maxi, s’invitent sur un col, deviennent un large boa aux couleurs des Années folles ou un manchon. Autre détail, que l’on a déjà aperçu çà et là, quelques manches recouvertes de plis gigantesques, sur des blouses de satin ou un (par ailleurs) strict manteau noir.