Mode & Beauté Paris Fashion Week Homme : défilé A/H 19-20 Rick Owens

Oversize, shorts et longs manteaux : l’homme de Rick Owens évolue entre la star de rock et la diva pop. Sans grande surprise, mais avec maîtrise.

De Rick Owens, on attendait… de l’inattendu. En fait, le défilé automne/hiver 2019 /2020 du créateur américain surprend par son absence de surprise. Ce qui ne veut pas dire que la créativité est absente de ses propositions, ni que les pièces ne sont pas intéressantes. Le fait est que la curiosité ne s’est pas émoussée, mais l’on ressent un effet de lassitude devant des « déjà vu ».

Ainsi faire défiler des hommes en shorts et baskets avec des doudounes extra larges ou des manteaux en fourrure, avec des sacs démesurés, proposer des pantalons qui méritent réellement le nom de patte d’éléphants, jouer sur les superpositions et les mélanges de bleu et de marron, présenter des modèles de doudounes comme gonflées à l’hélium tant elles sont volumineuses et des bottes qui sont des plateforme shoes façon 1990, c’est sympathique, mais déjà beaucoup vu sur les podiums depuis le début de cette Fashion Week. Jusqu’aux pantalons faits de patchs de matières et couleurs mixtes qui rappellent des propositions sinon identiques, du moins très proches. On le remercie néanmoins de ne pas avoir versé dans le kaki ! Cependant, tout transpire une maîtrise de la coupe et une très grande écoute de l’air du temps.

Peut-être que l’afflux de noir, bleu, gris et marron, tellement utilisés, nous fait apprécier quelques pièces très colorées, voire bicolores (pantalon fuchsia et blanc, manteau rouille, le rouge, l’orangé additionné à un ocre lumineux), qui tire un peu du côté de la pop star un défilé qui n’a pas hésité à reprendre quelques codes du rock des années 1990 (long débardeur, jean fit relevé sur des bottines, longs cheveux).

Les tentatives de brouillage de codes féminins/masculins (voilette, rouge à lèvres, longue chevelure) sont sans effets. Sans doute devons-nous nous interroger sur la signification de quelques visages maquillés de blanc jusqu’au milieu du cou. Mais en avons-nous encore envie ?