Mode & Beauté Polémique fashion : la mode pour chien

Dis-moi comment est habillé ton chien et je te dirai qui tu es ! Avec la nouvelle mode des vêtements de luxe pour chien, une étape est franchie vers une façon de vivre avec les animaux, et cela fait débat.

Choupette, la chatte orpheline de Karl Lagerfeld, vient à peine de nous livrer sa dernière série de t-shirts pour humains que des chiens viennent lui faire concurrence. Mais cette fois, c’est de mode canine dont il s’agit. Le manteau pour chien devient chic et siglé. La chose n’est pas totalement nouvelle. Dans quelques quartiers de certaines villes et dans la plupart des magasins (ô combien nombreux) pour animaux, il n’est pas rare de rencontrer des bichons bichonnés et porteurs de petits manteaux « élégants », quand ce ne sont pas des bottines pour les protéger du contact (sale) de la rue ou du froid.

Mais aujourd’hui, un pas est franchi. Certains diront « vers le ridicule », voire le « scandaleux », d’autres trouveront cela « mignon » : des marques qui ont pignon sur rue lancent leurs collections canines. Moncler a collaboré avec Poldo Dog Couture pour une série de petites doudounes aussi belles que des vraies. D’où la question, légitime : ai-je envie de ressembler à un chihuahua avec ma doudoune ?

Le styliste Heron Preston collabore avec Very Important Puppies pour une série de mantelets en vinyle orange ou des hoodies (oui, des capuches !) pour chiens petits et grands. La signature du créateur est, comme toujours, en écriture cyrillique. Mermsmith a créé des t-shirts pour chiens, comme vous en mettriez vous-même ou bien à vos enfants. Chez Modernbeast, ce sont des bandanas en tissu Liberty qui se nouent autour du cou d’un gros Malinois. Cela modère l’effet « Cave canem », évidemment.

Toutes ces babioles, cela va sans dire, coûtent une fortune et ne s’adressent pas qu’à des propriétaires octogénaires d’animaux de compagnie. La jeunesse s’y met. On assortit la tenue de son chien à la sienne (et vice-versa ?), comme le font parfois des parents avec leur progéniture. Les photos s’échangent sur les réseaux sociaux.

Est-ce drôle ? Est-ce sinistre ? L’un et l’autre. Et si ce n’est certainement pas le lieu de discourir sur les implications sociologiques d’un tel engouement pour les bêtes de compagnie et l’anthropomorphisme qui l’accompagne parfois, on est en droit de se poser quelques questions sur l’explosion d’un tel phénomène en cette période tourmentée.

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