Mode & Beauté Polémique fashion : La transparence pas si claire que ça

CoverMedia

4.7.2018 - 13:09

Source: Covermedia

Face aux crises successives qui ont fait de l’ombre à l’image glamour de la mode, la transparence était devenue le mot d’ordre. Mais on est loin du compte.

Nous avons tous été choqués de découvrir (ou de voir les images qui concrétisaient ce que l’on savait déjà un peu) que la mode, et surtout les vêtements, se faisaient au détriment de la qualité de vie, et parfois de la vie, de travailleuses et travailleurs des pays dits du Sud. Salaires indécents, conditions de travail proches de l’esclavage, violence et violences sexuelles, exploitation des enfants, bâtiments insalubres ou sans protection contre les incendies (le Rana Plazza au Bangladesh), sans compter les menaces sur la santé avec l’emploi de matériaux polluants : le bilan est lourd, déjà si l’on ne s’en tient qu’au strict effet sur les travailleurs de cette industrie.

Le bilan en terme de pollution de la planète est, quant à lui, aussi très lourd.

Les marques, prises à la gorge par des campagnes d’information menées par les ONG et relayées par les réseaux sociaux, ont pris le décision de communiquer. Notamment en révélant la liste des entreprises qui fabriquent pour elles.

Si l’on est passé de 40 compagnies qui ont joué le jeu à 15 entre 2016 et 2018, ce dernier nombre ne représente en fait que 37% des marques. C’est peu !

Les livres publiés par des journalistes ou des syndicalistes donnent du grain à moudre aux défenseurs des travailleurs exploités de l’industrie textile. Néanmoins, l’impact des campagnes est encore trop faible.

De même, les photos montrant des travailleuses indiennes et pakistanaises brandissant des pancartes réclamant que des marques connues signent les accords contre l’esclavage ont un retentissement, mais limité à ceux qui veulent bien s’informer.

Seule une vraie mobilisation des consommateurs aurait un effet dissuasif sur les marques et les obligerait à reconsidérer leurs relations avec des entreprises qui n’appliquent même pas la législation en cours dans leur propre État.

Mais le consommateur occidental est-il prêt à renoncer à payer beaucoup moins cher et toujours davantage de marchandises alors qu’il a laissé filer des pans entiers des industries locales européennes ou américaines ?

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