Mode & Beauté Polémique : quand les marques de mode sont priées de connaître la géopolitique

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22.8.2019 - 18:41

Source: Covermedia

Quand des idées généreuses se transforment en maladresse politique, gare au boycott ! Quelques célèbres marques viennent de découvrir qu’il vaut mieux connaître la géopolitique sur le bout des doigts avant d’imprimer des t-shirts !

Faudra-t-il bientôt s’assurer les services de conseillers en géostratégie avant de lancer un t-shirt ? Après les conseillers « inclusivité » qui doivent éviter les faux-pas éthiques, féministes, racistes et autres des marques, cela pourrait bien se révéler utile, si on en croit les derniers avatars de Versace, ou encore de Coach et Givenchy.

Chacun sait qu’une partie importante des Hongkongais se mobilisent actuellement contre le pouvoir de la Chine continentale. Hong-Kong fait désormais partie de la Chine. Or, par prise de position ou simplement par manque d’informations (cela ne fait que 22 ans que la Grande-Bretagne a rétrocédé ce territoire à la Chine), Versace a créé et vendu des t-shirts et hoodies qui, à la manière d’un groupe de rock affichant les villes de sa tournée, listaient un nombre de villes et pays. Le problème pour le gouvernement de Pékin : Hong Kong est présentée comme une ville ET un pays, et idem pour Macao (dont on entend moins parler).

Les réseaux sociaux chinois se sont déchainés contre cet « affront » et l’ambassadrice chinoise de Versace, l’actrice Yang Mi, a demandé à mettre fin à son contrat avec la marque responsable de ce crime de lèse-majesté. Motif : Versace est suspectée « d’avoir porté atteinte à la souveraineté nationale et à l’intégrité territoriale de la Chine ». Le t-shirt, vendu l’équivalent de 380 euros sur un site en Chine, n’était évidemment pas destiné au tout-venant. Il a été retiré de la vente.

Givenchy et Coach ont été, eux-aussi, dans le collimateur chinois ces derniers jours. Pour des raisons similaires. L’an dernier, Dolce & Gabbana avait attiré les foudres chinoises en montrant bizarrement un mannequin qui avaient des difficultés à se servir de baguettes pour manger. C’était aussi Gap qui avait présenté une « carte incorrecte » de la Chine, car Taïwan n’y figurait pas.

Donc, un conseil aux marques : laissez tomber les références géographiques ! Comme le disait si bien le titre du livre du géographe Yves Lacoste, « la géographie, ça sert d’abord à faire la guerre ». Et pas la mode !

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