De nouvelles recherches américaines ont montré que les pères de bébés prématurés enregistraient des niveaux de stress encore plus importants que ceux des mères jusqu'à deux semaines après la sortie de la maternité.
Des chercheurs de Northwestern Medicine se sont intéressés pour la première fois à la condition des pères face à l'arrivée de nourrissons nés avant terme et à leur niveau de stress pendant la période d'hospitalisation et l'arrivée à la maison.
L'équipe a recruté 86 parents pour cette étude et a mesuré leurs niveaux de stress grâce à des tests de salive pour mesurer leurs niveaux de cortisol, l'hormone du stress.
Les participants furent testés la veille du retour à la maison des bébés, un jour après et après 14 jours passés à la maison.
"Un jour d'anxiété à la maison ce n'est pas grave", a expliqué l'auteur le professeur Craig Garfield, "mais si leur stress reste élevé après deux semaines, c'est plus inquiétant."
Les résultats ont montré que les deux parents des enfants nés avant terme enregistraient une plus forte concentration de l'hormone du stress dans leur salive avant leur sortie de l'hôpital.
Cependant, au cours des 14 jours suivant le retour à la maison du couple accompagné du nourrisson, les niveaux de cortisol des pères avaient augmenté avec constance, alors que ceux des mères étaient redescendus à des niveaux à peu près équivalents à la sortie de la maternité, a expliqué le professeur Garfield.
Les scientifiques ont par ailleurs noté que les relevés salivaires montraient des niveaux de stress bien supérieurs à ce que les pères avaient confié lors d'un entretien oral, ce qui laisse penser qu'ils ne se rendaient pas forcément compte de leur degré de stress.
"Les pères passent d'une situation où le bébé et la mère sont pris en charge par des spécialistes en milieu hospitalier à une situation où ils doivent à la fois s'occuper du bébé, de leur partenaire et de leur travail". Le professeur Garfield ajoute que "même si le retour à la maison avec le nourrisson est vraiment merveilleux, cela peut aussi engendrer du stress à cause du manque de sommeil, du manque de contrôle et du fait qu'il faille constamment répondre aux besoins du bébé."
Pour aider à réduire le stress paternel, le docteur Garfield recommande aux deux parents de prendre tout le temps nécessaire pour que le père puisse se sentir en confiance avec le bébé dès la période d'hospitalisation afin de faciliter la transition vers le foyer.
"Les bébés se portent bien lorsque les parents se portent bien, le stress des parents peut impacter leurs capacités parentales, l'attachement avec les parents peut en être altéré", a noté le docteur Garfield. "C'est d'autant plus prononcé chez les bébés les plus vulnérables qui quittent les services de néonatologie pour rentrer à la maison avec leurs parents."
Bien que les recherches n'aient pas pris en compte les niveaux de stress de parents d'enfants nés à terme, le professeur Garfield explique que ces mêmes parents sont aussi stressés par leur retour à la maison, c'est pourquoi il est recommandé à tous les parents de prendre du temps pour se relaxer et se reposer pour réduire les facteurs de stress.
L'intégralité de cette étude est consultable sur le Journal of Perinatal and Neonatal Nursing.
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