Transition numérique Une université vient en aide aux travailleurs du sexe 

Relaxnews

12.10.2020 - 15:17

MelRose Michaels est l'une des travailleuses du sexe animant des séminaires en ligne pour la Centro University.
MelRose Michaels est l'une des travailleuses du sexe animant des séminaires en ligne pour la Centro University.
Source: Relaxnews

Alors que la majorité des travailleurs du sexe se sont retrouvés sans revenu à cause de l'épidémie de Covid-19, certains se sont tournés vers le virtuel pour maintenir leur activité professionnelle. Une transition numérique dans laquelle la Centro University propose de les accompagner. Webinars, masterclasses… Cette nouvelle université offre de nombreuses ressources en ligne pour aider les travailleurs du sexe à tirer leur épingle du jeu.

La Centro University a été lancée fin septembre par le site d'abonnement FanCentro, qui permet aux professionnels de l'industrie de la pornographie de monétiser leur influence. Comme de nombreux sites pour adultes, FanCentro a connu un succès populaire grandissant pendant le confinement lié à l'épidémie de Covid-19. Près de 400 nouveaux utilisateurs se seraient ainsi connectés à la plateforme chaque jour, selon Vice. 

Un engouement qui a poussé de nombreux travailleurs et travailleuses du sexe à tenter leur chance en ligne. «Pour avoir du succès en ligne en tant que travailleur du sexe, il faut avoir de nombreuses compétences. Les gens pensent qu'il suffit d'être beau pour réussir, mais c'est un métier – marketing, gestion de marque, photographie et vidéographie, édition, comptabilité, coiffure et maquillage... Vous devez être capable de tout faire, surtout maintenant», a expliqué Kat Revenga, la vice-présidente de FanCentro, à Dazed. 

C'est pourquoi la Centro University propose gratuitement des séminaires en ligne animés par des professionnels de l'industrie, tels que MelRose Michaels, Tilly Toy et Saint Devera. Et ce, qu'ils portent sur les étapes à suivre pour lancer sa propre marque sur les réseaux sociaux, ou les techniques à utiliser pour créer son propre contenu pour adultes de chez soi.

«Le travail du sexe est un véritable travail, qui nécessite une éducation et une formation comme n'importe quel autre secteur. Plus nous soutiendrons nos créateurs, plus notre industrie prospérera», explique Centro University dans un communiqué.

«Se débrouiller comme ils peuvent»

Face à ce constat, certains professionnels de l'industrie proposent leurs propres masterclasses virtuelles pour aider les travailleurs et travailleuses du sexe à diversifier leur activité dans un milieu devenu ultra-compétitif. C'est notamment le cas de Mz. Kim, une dominatrice américaine qui travaille exclusivement en ligne, et gagnerait jusqu'à 22.000 dollars par mois selon New York Times. Elle anime régulièrement des séminaires autour de l'influence sur les sites pour adultes, ou même de l'épargne pour les travailleurs et travailleuses du sexe. 

«Lorsque j'animais des conférences en personne, on me posait toujours les mêmes questions qu'aujourd'hui. Gagnez-vous vraiment tout votre argent en ligne ? Comment gérez-vous autant de plateformes et autant de profils ? Comment gardez-vous le contact avec vos clients ? Maintenant, on me pose ces questions encore plus souvent parce que la situation [de mes élèves] a évolué. Ceux qui ont déjà travaillé en ligne essaient de se débrouiller comme ils peuvent, bien que sous la contrainte, car tout à coup, le travail du sexe en ligne est le seul qu'ils ont», a écrit Mz. Kim dans une tribune sur Medium. 

Pourtant, les travailleurs et travailleuses du sexe ne sont pas les seuls à proposer du contenu pour adultes en ligne durant l'épidémie de Covid-19. Des célébrités et influenceurs ont récemment annoncé leur arrivée sur le site d'abonnement OnlyFans, qui est souvent surnommé «l'Instagram du porno».

Parmi eux se trouve l'actrice américaine et ancienne chouchoute de Disney Channel, Bella Thorne, qui y aurait récolté 1 million de dollars en l'espace de 24 heures. Une arrivée en grande pompe qui s'est rapidement transformée en controverse, suite à la décision d'OnlyFans de changer ses conditions d'utilisation. «Si Bella Thorne voulait vraiment savoir ce que c'est que d'être une travailleuse du sexe, elle aurait pu se déguiser, prendre un faux nom, acheter un iPhone 7 et partir de zéro, comme la majorité des travailleurs du sexe ont dû le faire», s'est insurgée une internaute sur Twitter.

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