Détrompez-vous Vous pensiez être la seule à lire de la fiction érotique ? Détrompez-vous

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14.5.2021 - 15:10

La trilogie «Cinquante nuances de gris» d'E.L. James a réconcilié des millions de lectrices avec la littérature érotique. Une étude allemande s'intéresse à ce lectorat, majoritairement féminin, qui n'a pas plus peur de se plonger dans un livre érotique dans sa chambre comme dans les transports en commun. 

La majorité des amatrices de littérature érotique discutent de leurs lectures avec leurs amis, selon une étude allemande.
La majorité des amatrices de littérature érotique discutent de leurs lectures avec leurs amis, selon une étude allemande.
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On avait autrefois honte de les acheter en librairie ou de les lire en public. C'était jusqu'à ce que l'autrice britannique E.L. James vienne rajeunir la littérature érotique avec sa saga doucement sadomasochiste, «Cinquante nuances de gris».

Neuf ans plus tard, les livres érotiques fleurissent dans les rayons des librairies, où ils se vendent comme des petits pains. A tel point que le secteur a affiché une croissance de 14,2% de son chiffre d'affaires d'octobre 2019 à septembre 2020, selon une enquête de GFK pour Livres Hebdo. 

De nombreux a priori

Malgré cet engouement populaire pour la littérature sulfureuse, le genre souffre encore de nombreux a priori et les motivations de son lectorat sont rarement étudiées.

Des chercheurs de l'institut Max Planck d'esthétique empirique ont défini un profil de ce public, majoritairement féminin, dans une étude récemment publiée dans la revue Humanities & Social Sciences Communications. La plupart des personnes interrogées sont des femmes hétérosexuelles, entre 20 ans et 40 ans, étant dans des relations amoureuses stables et ayant fait des études supérieures.

Des romans progressistes ?

Seules 16% d'entre elles sont des femmes au foyer, remettant ainsi en question la croyance populaire faisant de la littérature érotique un passe-temps de ménagères en quête de frissons.

Autre point important : la grande majorité (80% ) des participantes de l'étude se décrivent comme de «grandes lectrices» ayant l'habitude de parler de leurs dernières découvertes en matière de littérature érotico-sentimentale avec leur entourage.

Si 65% d'entre elles ont ce genre de conversation avec leurs amis, elles sont moins d'un tiers à en discuter avec leur compagnon. 

La révolution sexuelle se fait encore attendre

Les chercheurs allemands ont également cherché à savoir ce que ces lectrices pensent des ouvrages érotiques comme «Cinquante nuances de gris» ou la saga «Crossfire» de Sylvia Day.

La plupart d'entre elles évoquent le potentiel divertissant de ce type de romans, suivi des valeurs progressives qu'ils véhiculent autour du plaisir et de la sexualité féminine. Un point particulièrement intéressant pour Maria Kraxenberger, l'autrice principale de l'étude. «Un grand nombre des participants à l'étude considéraient les romans érotiques – du moins en partie – comme émancipateurs, féministes et progressistes. Nous attribuons ce résultat principalement à la vision plus traditionnelle qu'ont les personnes interrogées des rôles masculins et féminins», explique-t-elle.

La révolution sexuelle portée par la littérature érotique se fait encore attendre.