LondresDes bus électriques comme fournisseurs d'énergie
Relaxnews
17.9.2020 - 17:18
Actuellement, à Londres, une flotte de bus électriques expérimente un projet de recharge bidirectionnelle, qui consiste à répartir le flux d'énergie entre les véhicules et le réseau local, selon les besoins de chacun.
L'idée est de pouvoir fournir un jour en énergie toute une partie de la ville grâce à ce type de technologie.
Baptisé Bus2Grid, ce projet est piloté par la société SSE Enterprise, spécialiste dans les solutions de partage d'énergie, et soutenu à la fois par le gouvernement et par Transport for London, l'organisme public responsable des transports en commun dans la capitale anglaise. D'ici 2023, cette expérience devrait être étendue à une centaine de bus électriques.
Pour rappel, l'idée de charge bidirectionnelle consiste à utiliser l'énergie contenue dans les batteries des véhicules électriques (bus, voitures et même deux-roues) branchées à des bornes dédiées afin de pouvoir alimenter en électricité à proximité une maison ou simplement soutenir le réseau de distribution d'énergie local. Le véhicule, ici un bus, se transforme alors en véritable unité de stockage d'énergie lorsqu'il est à l'arrêt. Pour cela, il faut bien évidemment que le chargeur embarqué dans le bus ainsi que la borne de recharge soient tous les deux bidirectionnels, c'est-à-dire que l'énergie peut y circuler dans les deux sens (entrant et sortant).
150 000 foyers?
Les 28 bus actuellement en phase de test représentent à eux seuls un potentiel de plus de 1 MW d'énergie pouvant être réinjectée dans le réseau local. A l'échelle des 9000 bus de Londres, sous réserve que tous soient un jour électriques et dotés de cette technologie, cela pourrait représenter l'équivalent de l'alimentation de plus de 150 000 foyers. A terme, c'est toute une flotte de bus électriques qui pourrait ainsi être utilisée comme dispositif de stockage d'énergie à Londres, mais aussi peut-être dans d'autres capitales.
Jusqu'à présent, la charge bidirectionnelle avait surtout été expérimentée par les constructeurs automobiles, parmi lesquels le groupe Renault, avec notamment Nissan et Mitsubishi qui, en Asie, proposent déjà ce type de solution, en partenariat avec des collectivités locales ou encore des entreprises. En Europe, Renault teste aussi à grande échelle depuis 2019, notamment aux Pays-Bas, une flotte de Renault ZOE compatible avec cette technologie V2G.