En 2050, le climat à Paris ressemblera à celui de Canberra aujourd'hui. Stockholm sera comme Budapest, et Genève comme Madrid, selon une analyse publiée mercredi qui se repose sur le scénario le plus optimiste de réchauffement climatique.
Les changements seront encore plus radicaux pour les régions tropicales, où les grandes villes Kuala Lumpur, Jakarta et Singapour subiront de plus en plus d'événements météorologiques extrêmes, selon cette étude publiée par la revue scientifique PLOS ONE et menée par des chercheurs de l'université ETH Zurich.
Ils ont étudié le climat de 520 grandes villes du monde, selon 19 variables dont la température et les précipitations. Pour ces estimations, les scientifiques ont utilisé des modèles volontairement optimistes, c'est-à-dire qui supposent que les émissions de dioxyde de carbone se stabiliseront d'ici le milieu du siècle, de façon à limiter la hausse de la température moyenne du globe à 1,4°C par rapport à la période pré-industrielle (le monde en est à environ +1°C).
L'équipe a ensuite comparé les grandes villes... du futur aux villes actuelles, dans le but de rendre plus tangibles les changements à venir. Les villes de l'hémisphère nord ressembleront en 2050, en termes climatiques, à celles d'aujourd'hui qui se trouvent 1000 km au sud. Celles qui se trouvent à l'équateur ne subiront pas de réchauffement majeur, mais en revanche, elles auront plus de sécheresses et de pluies.
Les auteurs de l'étude concluent que 77% des villes de la planète verront leur climat changer de façon «frappante», tandis que le reste sera confronté à des conditions «nouvelles». L'un des auteurs, Jean-François Bastin, est de nationalité belge. Il a expliqué à l'AFP qu'il n'était pas certain qu'en 2060 son pays voie encore le mercure passer sous zéro, une condition nécessaire à l'activation des semences de blé.
La Suisse, un pays méditerranéen d'ici 30 ans?
Plus de 40 degrés dans les villes, des sécheresses prolongées et des hivers presque sans neige: dans une quarantaine d’années, la Suisse pourrait ressembler à un pays méditerranéen.
Les températures ont augmenté de près de 2 degrés en Suisse depuis 1864, soit nettement plus que la moyenne mondiale, qui a enregistré un réchauffement global de 0,9°C. La tendance s'est nettement accélérée depuis les années 1980. Toutes les régions de Suisse sont concernées par la hausse des températures. Neuf des dix années les plus chaudes jamais enregistrées ont eu lieu au 21e siècle. Les effets de cette hausse de 2°C en Suisse sont particulièrement visibles au niveau des canicules, qui sont deux fois plus fréquentes, mais aussi deux fois plus intenses depuis le début du 20e siècle.
Le grand froid se fait également plus rare. Depuis 1961, les jours de gel ont diminué de 60%. La raréfaction de la neige sera une réalité aussi dans les régions de haute altitude. Il faudra s'attendre en 2060 à avoir une baisse d'environ 30 jours de neige fraîche en moins par an dans les Alpes centrales
La Suisse romande et le Tessin devraient être plus touchés que le reste du pays
Les précipitations hivernales extrêmes, qui ont augmenté de 12% depuis le début du 20e siècle, seront encore plus intenses d'environ 10% vers 2060 et de 20% à la fin du siècle.
De juin à août, il faudra compter avec 2,5°C à 4,5°C de plus qu'aujourd'hui. Durant les journées les plus chaudes de l'été 2060, le thermomètre pourrait alors afficher jusqu'à 5,5°C de plus qu'actuellement. Le nombre de journées très chaudes sera également multiplié. En 2060, il pourrait y avoir jusqu'à 18 jours de fortes chaleurs en plus par été qu'aujourd'hui. Les journées tropicales, soit au-dessus de 30°C, seront plus nombreuses sur le Plateau et dans les vallées alpines.
Ces projections sont des moyennes suisses et ne tiennent pas compte des îlots de chaleur urbains. La majorité de la population vivant en agglomération sera donc plus fortement touchée par les canicules. A Genève, par exemple, le jour le plus chaud de l'année atteindrait donc 40°C. Les régions de Genève, du Valais et du Tessin devront s'attendre à avoir le plus grand nombre de journée tropicales supplémentaires.
La disparition des îles Salomon
La disparition des îles Salomon
«60 Minutes Australia», version australienne de l’émission d’information américaine «60 Minutes», aborde le thème du changement climatique en mai 2019. Ou plus précisément de l’élévation du niveau de la mer…
… qui engloutit des îles d’un archipel du Pacifique.
En l’espace de deux décennies, de petites îles comme celles-ci…
… ont disparu de la surface de la Terre. Le Dr Simon Albert, biologiste australien, observe les conséquences du changement climatique dans la région depuis des années.
Le scientifique de 39 ans (à droite) raconte au reporter qu’il avait pique-niqué ici avec ses collègues il y a seulement 18 mois.
De vieilles photographies aériennes, comme ici à Sogomou, permettent également de comprendre…
... l’ampleur des pertes de terres enregistrées à ce jour.
La vue aérienne actuelle laisse deviner l’ancienne forme de l’île.
De nos jours, il faut passer en bateau là où il y avait auparavant des terres.
Des îles couvertes de forêt tropicale sombrent dans la mer. Ces arbres, âgés d’environ 150 ans selon le Dr Simon Albert, sont d’abord engloutis…
… avant de mourir, ce qui érode encore plus la protection du littoral des îles.
Le reporter explique qu’il y a quelques années, cet arbre était encore au milieu de l’île. Il est désormais le prochain candidat à l’immersion.
Une maison est sur le point de sombrer dans la mer. Un habitant explique que la plage commençait…
… là où l’on voit maintenant la maison. C’était il y a un an seulement.
Une autre île en plein naufrage: sur les 33 îles du nord-ouest des îles Salomon que le Dr Simon Albert a étudiées…
… cinq ont disparu et six…
… ne font plus que la moitié de leur taille d’avant. Au cours des 20 dernières années, selon le scientifique, le niveau de la mer…
… s’est élevé de 15 centimètres. Outre le changement climatique, le vent pousse également davantage d’eau dans la région, explique le Dr Simon Albert.
Une vague de 193 mètres de haut: un phénomène qui pourrait se reproduire
Une vague de 193 mètres de haut: un phénomène qui pourrait se reproduire
Cette petite péninsule est située à la sortie du fjord Taan. Le tsunami du 17 octobre 2015 l’a submergée en grande partie, rasant la quasi-totalité des arbres.
Le Mont Saint-Elias surplombant le fjord Taan, avec le glacier Tyndall et le glissement de terrain au premier plan. Après l’éboulement de 200 millions de tonnes de pierres, un tsunami s’est formé et a traversé la baie à une vitesse atteignant jusqu’à 100 km/h.
Juché sur un promontoire formé par le glissement de terrain, le Dr. Bretwood Higman, chef de l’équipe de recherche, examine la situation.
Le tsunami a provoqué une vague de 193 mètres de haut. Ces arbres mesurant 30 mètres de haut ont plié comme des allumettes sous le poids de la vague.
Des pierres rejetées sur terre depuis le fjord sur deux mètres d’épaisseur.
La force de la vague a catapulté des pierres comme des boulets de canon dans les troncs d’arbres.
Un vestige du glissement de terrain. Les scientifiques sont presque certains que le tsunami est une conséquence du changement climatique. Alors que l’élément déclencheur est probablement un petit tremblement de terre, le réchauffement de la planète est responsable de la fonte extrême du glacier Tyndall et de son incapacité à stabiliser les pentes des montagnes.
Le glacier Tyndall a reculé de 17 kilomètres depuis les années 60. En 1991, la langue du glacier s’était amincie de 400 mètres.
Les scientifiques mettent aujourd’hui en garde contre les dangers qu’un tel événement pourrait causer à l’avenir dans des zones habitées.
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