Voyage Indonésie : A Surabaya, un ticket de bus coûte trois bouteilles ou dix gobelets en plastique

Relaxnews

10.8.2019 - 09:18

Chaque mois, environ six tonnes de déchets plastiques sont ainsi collectées auprès des passagers avant d'être vendues à des entreprises spécialistes du recyclage.
Chaque mois, environ six tonnes de déchets plastiques sont ainsi collectées auprès des passagers avant d'être vendues à des entreprises spécialistes du recyclage.
Source: Relaxnews

A la gare routière très fréquentée de Surabaya, ville indonésienne de près de trois millions d'habitants, des milliers de personnes prennent le bus gratuitement en troquant des bouteilles en plastique et des gobelets jetables usagés contre des tickets, dans le cadre d'un plan anti-pollution prometteur.

Un trajet en bus d'une heure s'échange contre trois grandes bouteilles, ou cinq bouteilles de taille moyenne ou encore 10 gobelets en plastique, à condition qu'ils ne soient ni souillés ni écrasés.

«C'est une solution très intelligente. C'est gratuit et au lieu de jeter les bouteilles, les gens les ramassent et les apportent ici» à la gare routière, commente Fransiska Nugrahepi, une habitante de Surabaya.

Quelque 16.000 personnes chaque semaine bénéficient de billets de transport gratuits en participant à la lutte contre la pollution, assurent les autorités de la ville où chaque mois, environ six tonnes de déchets plastiques sont ainsi collectées auprès des passagers avant d'être vendues à des entreprises spécialistes du recyclage.

Ce plan vise non seulement à réduire la quantité de déchets, mais favorise la population à davantage utiliser les transports publics, selon Franki Yuanus, un responsable des transports de Surabaya.

«L'initiative a été accueillie avec enthousiasme par le public», insiste-t-il, «le paiement avec du plastique a ravi la population qui, jusqu'à présent, ne savait pas quoi faire de ces déchets».

La population considère désormais différemment sa consommation de bouteilles et de gobelets en plastique, estime Nurhayati Anwar, comptable de 44 ans, qui prend le bus une fois par semaine avec son petit garçon de trois ans.

«A présent, les gens dans les bureaux ou chez eux essaient de ramasser (les déchets plastiques) au lieu de simplement s'en débarrasser», précise-t-elle à l'AFP après avoir échangé plusieurs bouteilles pour son trajet hebdomadaire gratuit.

- Pays entier -

L'Indonésie, archipel constitué d'environ 17.000 îles, s'est fixé pour objectif de réduire de 70% la pollution de déchets plastique d'ici 2025 en accélérant le recyclage, en menant des campagnes de sensibilisation et en réduisant l'utilisation de matières plastiques.

D'autres régions d'Indonésie tentent également de s'attaquer à la pollution plastique à l'instar de l'île de Bali, destination privilégiée de touristes du monde entier, qui interdit progressivement les pailles et sacs en plastique à usage unique, de même que la capitale Jakarta envisage aussi de bannir les sacs en plastique.

Depuis début juillet, l'Indonésie a retourné vers Hong Kong et la France sept conteneurs renfermant des déchets ménagers, plastiques et matériaux dangereux, huit conteneurs de déchets en Australie et en avait déjà renvoyé en juin cinq aux Etats-Unis. Elle attend les autorisations de réexpédier 42 autres conteneurs de déchets vers les Etats-Unis, l'Australie et l'Allemagne.

Selon une étude publiée en 2016 par la Fondation de la navigatrice Ellen MacArthur, les océans pourraient bien charrier plus de plastique que de poissons d'ici 2050. Elle estime que huit millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans chaque année. Cela équivaut à vider le contenu d'un camion à ordures chaque minute dans la mer. Si aucune mesure n'est prise, ce chiffre devrait monter à l'équivalent de deux camions par minute d'ici 2030 et à quatre par minute d'ici 2050.

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