Voyage Pâques sur écran au temps du coronavirus

Relaxnews

12.4.2020 - 17:18

C'est devant télévisions, tablettes et ordinateurs que catholiques et protestants célèbrent ce week-end Pâques, leur plus importante fête, la pandémie de coronavirus ayant conduit à l'annulation des processions et messes traditionnelles dans une g
C'est devant télévisions, tablettes et ordinateurs que catholiques et protestants célèbrent ce week-end Pâques, leur plus importante fête, la pandémie de coronavirus ayant conduit à l'annulation des processions et messes traditionnelles dans une g
Source: Relaxnews

C'est devant télévisions, tablettes et ordinateurs que catholiques et protestants célèbrent ce week-end Pâques, leur plus importante fête, la pandémie de coronavirus ayant conduit à l'annulation des processions et messes traditionnelles dans une grande partie du monde.

Le contraste sera saisissant dès ce Vendredi Saint entre les images du pape François sur la place Saint-Pierre, presque vidée de ses fidèles, et celles de l'an dernier. Le pape François avait assisté en silence avec 20.000 catholiques à un Chemin de Croix nocturne autour de l'amphithéâtre romain du Colisée somptueusement illuminé, comme c'est le cas depuis 1964.

Alors que le bilan mondial dépasse les 100.000 morts selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels, les chrétiens, comme la moitié de l'humanité, vivent à l'heure du confinement d'où ils suivront la messe de dimanche, qui clôt la semaine pascale.

Vendredi soir, à la lumière des torches, le chef spirituel des 1,3 milliard de catholiques, qui aime tant le contact avec la foule, regardera deux groupes de cinq personnes, des détenus et du personnel médical, rejouer le Chemin de Croix, le calvaire de Jésus, de sa condamnation à mort à sa crucifixion, sa mort et sa mise au tombeau.

Les médecins, infirmiers, infirmières, soeurs, prêtres qui combattent la pandémie du coronavirus sont «morts au front comme des soldats qui ont donné la vie par amour», a décrit vendredi le pape sur une chaîne de télévision italienne, en notant qu'ils rejoignaient la liste des «crucifiés de l'Histoire».

La veille, lors d'une homélie du Jeudi Saint, il avait qualifié ces hommes et femmes de «saints de la porte d'à côté».

Les prières se font désormais en famille, et les fidèles sont privés de communion, de baptême, voire de funérailles dans de nombreux pays. Pratiquement «un retour aux premiers temps du christianisme», qui se vivait discrètement dans la sphère privée, soulignent les historiens.

Dans le monde entier, le clergé se met à l'heure de la «distanciation sociale». A Panama, un archevêque avait adressé sa bénédiction du dimanche des Rameaux depuis un hélicoptère.

En Allemagne, une messe matinale oecuménique a été organisée vendredi dans le parking d'un cinéma «drive-in» à Düsseldorf suivie sur les autoradios. Les prêtres se tenaient eux sur une petite estrade pour lire les textes sacrés, avant d'aller à la rencontre de plusieurs fidèles avec lesquels ils se sont entretenus, séparés par la vitre des voitures.

En République démocratique du Congo, le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a évoqué «la grande frustration» des fidèles, mais «malgré tout, Dieu veillera toujours sur nous», a-t-il dit. 

En Espagne, qui est comme l'Italie parmi les pays les plus meurtris, la population a tiré un trait sur les célèbres processions de confréries retraçant les étapes de la Passion du Christ, une tradition populaire ancrée depuis le XVIe siècle. 

Quant à l'Eglise anglicane, elle a commencé la diffusion de podcasts pascals pour ses fidèles, dont une lecture de l'Evangile par le prince Charles.

Jusqu'à récemment, l'Eglise orthodoxe grecque a nié la possible propagation du coronavirus à travers la communion. Mais le gouvernement a interdit là-bas aussi les messes en présence de fidèles. A Pâques, que les orthodoxes fêteront une semaine plus tard, les églises de Grèce garderont donc portes closes.

Les autorités géorgiennes ont dû également appeler les croyants à prier chez eux face au refus persistant de l'Eglise orthodoxe de se plier au confinement.

Avec une soixantaine de morts, Israël célèbre aussi depuis mercredi dans une ambiance morose Pessah, la Pâque juive, qui célèbre l'Exode hors d'Egypte: le gouvernement a bouclé les villes pour empêcher les familles de se réunir. 

L'épidémie se concentre en particulier dans les quartiers juifs ultra-orthodoxes, où les mesures sanitaires sont moins bien respectées voire ignorées. Sur les 9.000 malades officiellement recensés, plus du tiers sont ainsi des ultra-orthodoxes, une minorité religieuse représentant 10% de la population.

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