Réchauffement climatiqueLes forêts tropicales du monde résistent différemment aux menaces climatiques, démontre la Nasa
Relax
3.8.2021 - 22:00
Des scientifiques de la Nasa ont conçu un indice destiné à évaluer l'impact du réchauffement climatique et de l'exploitation humaine sur les plus grandes forêts tropicales de la planète. Leur étude démontre notamment que l'Amazonie est moins résiliente que le massif forestier du bassin du Congo.
ETX Studio
03.08.2021, 22:00
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Sibérie, Australie, Grèce, Brésil, Turquie, Sardaigne, Canada, Californie... Cet été, la liste des zones du monde confrontées à des incendies ravageurs et meurtriers est tristement longue. Mais les forêts tropicales comme l'Amazonie, le bassin du Congo ou encore celles d'Asie du Sud-Est (notamment Bornéo en Indonésie) doivent faire face à deux menaces majeures : le réchauffement climatique et la déforestation liée à l'activité humaine.
Afin d'évaluer l'impact précis sur chaque forêt tropicale de la planète, des scientifiques du Jet Propulsion Laboratory de la NASA (États-Unis, Californie du Sud) ont mis au point «un indice de vulnérabilité des forêts tropicales humides». Cet outil accessible aux scientifiques, mais aussi au grand public, permet d'évaluer les points de basculement possibles, où les forêts tropicales pourraient se transformer en savanes.
«L'indice permettra aux scientifiques et aux décideurs, en particulier ceux des pays tropicaux, de mieux comprendre la vulnérabilité des ressources de leurs forêts et d'investir dans des efforts de conservation et de restauration. En comprenant les vulnérabilités spécifiques que connaissent les forêts tropicales de leur pays, ces gouvernements seront mieux armés pour respecter leurs engagements envers l'accord de Paris sur le climat», estime Sassan Saatchi, scientifique au Jet Propulsion Laboratory, qui a piloté ces recherches.
L'étude, parue mi-juillet dans le journal One Earth, démontre que les trois principales zones de forêts tropicales humides du monde citées plus haut présentent des différents degrés de sensibilité à la déforestation et au changement climatique. Depuis les années 1990, 15 à 20% des forêts tropicales ont été abattues et 10% supplémentaires ont été dégradées par les incendies.
L'Amazonie est le massif forestier le plus menacé au monde, aussi bien par les épisodes de sécheresse que par l'exploitation. Tandis que le bassin du Congo, qui subit pourtant des conditions climatiques extrêmes similaires à celles de l'Amazonie, se montre plus résilient, en partie parce qu'il est confronté à la sécheresse depuis plus longtemps. «La plupart des forêts tropicales d'Asie semblent par ailleurs souffrir davantage des changements d'affectation des terres que de l'évolution du climat», note l'étude.
L'indice a été conçu à partir de données regroupant des observations satellitaires et du sol de 1982 à 2018, ainsi que des mesures des précipitations mondiales. Les chercheurs ont ensuite corrélé les facteurs de stress (température, disponibilité de l'eau, étendue de la dégradation) avec des données sur la quantité de biomasse vivante des forêts, la capacité des plantes à absorber le dioxyde de carbone ou encore la quantité d'eau relâchée par les arbres dans l'atmosphère.