Le départ de Fabrice N’Sakala de Neuchâtel Xamax s’est visiblement fait dans la douleur cet été. Selon le défenseur franco-congolais, l’équipe de Challenge League aurait eu recours à divers pressions pour empêcher son transfert. En réponse, le club rouge et noir dénonce «des comportements indignes d’un joueur professionnel» et envisage de saisir la justice.
Le torchon brûle entre Neuchâtel Xamax et son ancien joueur Fabrice N’Sakala, qui a rejoint le FC Annecy en Ligue 2 cet été. Selon le latéral de 34 ans, le club de Challenge League aurait tout fait pour empêcher son départ, lui faisant subir notamment des menaces et du chantage.
Arrivé du côté de la Maladière en juillet 2023, l’international congolais est longuement revenu sur sa mésaventure dans les colonnes du «Matin». «Je n’ai pas honte de le dire, j’ai vécu un traumatisme. Ça laissera des traces. Mentalement, c’était terrible. J’ai perdu 6 kg. Je ne dormais et ne mangeais plus. J’étais sans arrêt pendu au téléphone. J’avais affaire à des gens qui, émotionnellement, étaient dans l'indifférence. C’était un monologue et ça a basculé dans la ‘détention’», détaille ainsi N’Sakala, qui a «ressenti le besoin de voir un psy».
En résumé, l’ex-joueur d’Anderlecht et du Besiktas affirme que ses relations avec Xamax ont commencé à se dégrader en début d’année. Le club lui aurait, entre autres, reproché des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ainsi qu’une visite injustifiée à son père, «qui se trouvait dans un état de santé critique». De plus, N’Sakala avance qu’il aurait reçu des «propositions intéressantes de Serie A et de Ligue 1», mais les Neuchâtelois l’auraient jugé «intransférable» et exigeaient 100’000 francs de sa part pour se libérer de son contrat.
Après plusieurs semaines houleuses, les deux parties sont finalement parvenues à trouver un accord. N’Sakala ne veut désormais «plus une trace de Xamax» chez lui. «J’ai déconseillé à des joueurs de signer là-bas. C’est une bonne option pour des jeunes ou des joueurs dans une situation critique, qui doivent absolument jouer. Mais dans le cas contraire, tu es mort», estime-t-il. Avant de conclure : «La réalité, c’est que Xamax est un club semi-professionnel.»
Xamax se défend et charge le joueur
Face ces propos, le club rouge et noir se défend dans un communiqué, dénonçant ainsi «des comportements indignes d’un joueur professionnel» de la part de N’Sakala. «Bien que les rapports contractuels aient pris fin, le joueur a continué à nuire à l’image du club rouge et noir, par des déclarations sur les réseaux sociaux et les médias, qui ne correspondent en aucun cas à la réalité factuelle, mais démontrent à l’évidence la réalité parallèle dans laquelle semble évoluer le joueur», indique Xamax.
Avant de poursuivre : «Les dirigeants et le staff de Neuchâtel Xamax n’auraient jamais imaginé une telle fin des rapports avec M. N’Sakala. En effet, à son arrivée au club, le joueur était reconnaissant envers Neuchâtel Xamax. Il a pu se relancer à Neuchâtel et a été soutenu dès son arrivée. (...) Toutefois, dès le début de la saison 2024/25, la situation va se détériorer très rapidement. Contrairement à ce que prétend M. N’Sakala, Neuchâtel Xamax n’a jamais été approché par des clubs de Serie A ou de Ligue 1 pour l’engager. Aucun club ne s’est manifesté pour ce joueur.»
«Cette énième provocation démontre à nouveau la mauvaise foi crasse du joueur»
Sur les propos de Fabrice N’Sakala
Pour le triple champion de Suisse, ce changement d’attitude «est facile à identifier» pour un joueur «qui désirait se délier de ses obligations contractuelles, pour permettre à son nouveau club de l’engager sans payer d’indemnité de transfert». Pour parvenir à ses fins, N’Sakala aurait tenté plusieurs stratégies : demande de prolongation avec une «augmentation exorbitante de son salaire», invocation de «prétendus problèmes liés à sa vie privée» concernant sa femme, son père ainsi que ses enfants, puis enfin le souhait «de mettre un terme à sa carrière».
«Face au refus du club de libérer le joueur, ce dernier a commencé à publier des vidéos sur ses réseaux sociaux, en se comparant à un prisonnier enfermé dans sa cellule. Cette énième provocation démontre à nouveau la mauvaise foi crasse du joueur», ajoute Xamax. Concernant la visite en France à son père, «qui était, selon lui, en fin de vie», l’équipe helvétique a exigé un certificat médical, «compte tenu de ce qui précède».
S’ajoutent à cela divers problèmes liés à la voiture de fonction de N’Sakala, retournée «dans un état déplorable», et à son appartement, libéré «plus d’un mois après le terme de restitution». Pour finir, l’actuel 4e de Challenge League indique qu’il «évalue actuellement la possibilité d’entreprendre les démarches juridiques nécessaires pour défendre ses intérêts». Affaire à suivre donc.