Nerfs solides, défense de fer, milieu de terrain béton et menace offensive diffuse : c'est le cocktail gagnant d'Arsenal concocté par l'entraîneur Mikel Arteta. Les Gunners sont le prochain adversaire du Paris Saint-Germain en Ligue des champions.
Le club français ne croisera pas la route du Real Madrid de Kylian Mbappé, mais celle de son bourreau des quarts de finale, intraitable à l'aller (3-0) et imbattable au retour en Espagne (2-1). Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle, encore moins un coup de pouce du destin.
Sous le commandement d'Arteta, architecte du redressement depuis décembre 2019, les «Gunners» se sont transformés en équipe complète, capable de rivaliser avec Manchester City en Premier League, et avec les plus grands d'Europe depuis leur retour dans la reine des compétitions en 2023.
Après six saisons de privation, l'Emirates s'est réenchanté quand l'hymne de la Ligue des champions est réapparu: ses protégés y sont invaincus depuis deux ans, soit onze matches, ce qui inclut la victoire 2-0 en octobre face au PSG durant la phase de ligue.
Les Parisiens ont grandi collectivement, depuis, mais ils ont aussi montré des signes de faiblesse mardi durant le quart de finale retour perdu 3-2 chez Aston Villa, après avoir rapidement mené de deux buts.
Arsenal a fait bien mieux dans l'intimidant Santiago-Bernabeu (2-1), mercredi, malgré l'hostilité de tout un stade, la constellation de stars qu'il a fallu maîtriser, et sa liste de grands blessés (Havertz, Jesus, Gabriel). «Cela montre le caractère de cette équipe, de ce club. C'est un nouveau grand pas en avant pour nous», s'est félicité Arteta.
A moitié prix
Le Basque de 43 ans, qui a lancé sa carrière de joueur au PSG en 2001, prêté par le Barça, a bâti une équipe ambitieuse, complète, capable de s'adapter aux coups durs, grâce à un mélange de jeunes talents et de jeunes tauliers.
A Madrid, les latéraux Myles Lewis-Skelly (18 ans) et Jurriën Timber (23 ans) ont muselé Vinicius et Rodrygo, Bukayo Saka (23 ans) a brillé malgré son pénalty manqué, et Declan Rice (26 ans) a rayonné au milieu de terrain dans un duel très attendu face à Jude Bellingham.
«On l'a eu à moitié prix», ont même chanté les supporters anglais, en tribunes, à propos de l'ancien joueur de West Ham, recruté en échange de 122 millions d'euros en 2023.
La bataille du milieu sera un des éléments clés du duel contre le PSG, prévu le 29 avril à Londres et le 7 mai à Paris, et Arteta croisera les doigts d'ici là pour que Rice échappe à toute blessure.
A l'aller, l'entraîneur espagnol sera privé dans l'entrejeu de Thomas Partey, suspendu, ce qui devrait offrir une titularisation à Jorginho. L'Espagnol Mikel Merino a en effet délaissé son poste de milieu depuis plusieurs semaines pour occuper la pointe de l'attaque, orpheline de Gabriel Jesus et Kai Havertz pour le reste de la saison.
Arsenal invaincu face à Paris
C'est aussi une des forces d'Arteta. L'ancien adjoint de Pep Guardiola à Manchester City a su réinventer son équipe au gré des contrariétés, avec une habileté qui a séduit ses joueurs. C'est un manager «incroyable» en qui l'équipe a «une confiance totale», a d'ailleurs spontanément lancé Declan Rice mercredi après le triomphe au Bernabeu.
L'Espagnol a aussi fait venir de Manchester City l'adjoint en charge des coups de pied arrêtés, Nicolas Jover, une arme de plus dans la panoplie des Gunners, qui ne se reposent pas sur leurs attaquants pour marquer.
A Londres, soulever la première Ligue des champions du club n'est pas un sujet tabou, au contraire, et cela fait un point commun avec le PSG. Pour accéder à la finale, le 31 mai à Munich, les Parisiens devront réaliser ce que leurs aînés et eux-mêmes n'ont jamais réussi à faire: battre enfin Arsenal après cinq échecs précédents (deux défaites, trois matches nuls).