Ligue des champions Van Dijk, la tour de contrôle vacille

AFP

13.9.2022

A l'image d'une équipe de Liverpool qui balbutie son football, Virgil van Dijk n'est plus le monstre défensif qui effrayait les attaquants adverses. Mais contre l'Ajax, mardi (21h00) en Ligue des champions, il espère retrouver du mordant.

Le défenseur néerlandais vit un début de saison compliqué.
Le défenseur néerlandais vit un début de saison compliqué.
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Cet été, van Dijk a perdu son étiquette de «transfert le plus cher de l'histoire des Reds». Arraché à Southampton pour 87 millions d'euros en janvier 2018, il a été dépassé par Darwin Nunez et les 100 millions d’euros, bonus compris, promis à Benfica pour l'attaquant uruguayen.

Malheureusement, il semble aussi avoir perdu tout ce qui avait justifié ce montant, lors du plus mauvais début de saison de l'ère Klopp. L'exercice 2018-2019 où il n'avait pas perdu un seul duel au sol, et le suivant, où il avait disputé intégralement les 38 journées qui avaient offert aux Reds leur premier titre en 30 ans, l'avaient établi comme le meilleur défenseur central du monde.

Sa grave blessure au tout début de 2020-2021 -une rupture des ligaments croisés antérieurs après une charge violente de Jordan Pickford lors d'un derby à Everton-, avait confirmé la dépendance de Liverpool envers son colosse (1,93 m).

Et son retour en grande forme, l'année dernière, a permis aux Reds de passer tout près d'un fabuleux quadruplé championnat, coupes nationales et Ligue des champions, butant sur la finale de C1 et terminant à la 2e place de Premier League.

Moins d'anticipation, trop de réaction

Mais les plus beaux exploits sont vite oubliés quand les choses tournent à l'aigre et van Dijk s'est retrouvé dans le collimateur des consultants après la correction reçue à Naples pour la première journée de C1 (4-1), la plus lourde défaite européenne depuis un 5-1 en 1966 par... l'Ajax.

Lors de ce match, van Dijk a concédé son deuxième pénalty en sept rencontres cette saison, alors qu'il n'en avait concédé aucun lors des 150 matches précédents. «Il a l'air vraiment, vraiment crevé. Quand on le voit jouer, tout ce qu'il fait est dans la réaction (alors qu'habituellement) ce gars lit le jeu, il a toujours deux coups d'avance sur les autres», a plaidé l'ancien joueur de Crystal Palace Damien Delaney dans le podcast vidéo «Off The Ball».

Après 63 matches joués l'an dernier, le maximum que Liverpool pouvait théoriquement disputer, cette hypothèse a sans doute quelques mérites, d'autant qu'elle expliquerait aussi les prestations hyper-poussives d'autres cadres comme Mohamed Salah, Trent Alexander Arnold ou Fabinho.

Il est certain que pour Liverpool, qui joue avec une ligne défensive très haute pour presser au maximum son adversaire, la moindre baisse de régime est criante. «On veut attaquer sans cesse l'adversaire. Quand on a la balle, quand on la perd et quand l'adversaire l'a», avait résumé Klopp l'an dernier.

Un pressing devenu intermittent

Or, les statistiques confirment une chute d'intensité déjà visible à l'oeil nu chez Liverpool et un pressing devenu intermittent. Dans les 35 mètres adverses, les Reds pressaient 45 fois par matches en moyenne l'an dernier, contre 33 fois cette année.

«Si vous jouez avec une ligne haute et que vous ne mettez aucune pression sur le gars qui a la balle, oui, c'est risqué. Mais d'habitude, ce n'est pas le cas», a souligné Klopp, qualifiant le match à Naples de «prestation la moins compacte que j'ai vue depuis bien, bien longtemps».

Evidemment, tout cela n'est pas du seul fait de van Dijk qui a, en outre, dû jouer déjà aux côtés de Joel Matip, Nathaniel Phillips et Joe Gomez --Ibrahima Konaté étant blessé. Pas idéal pour les automatismes.

A 31 ans et vu son poste et son statut dans l'équipe, van Dijk sait qu'il lui revient aussi de remettre de l'ordre dans la maison rouge et il a déjà délivré un message clair et fédérateur: «il faut rester soudé et ne pas montrer (qui que ce soit) du doigt. Tout le monde sait que tout le monde peut faire mieux». Lui le premier.