Brésil - Suisse48 ans plus tard, "Lulu" n'a rien oublié
14.6.2018
Sa flamme pour la "Seleçao" s'est déclarée en 1970 lors de la Coupe du monde au Mexique. Alors âgé de 13 ans et junior au FC Oulens, Lucien Favre découvrait émerveillé toute la magie du football brésilien.
Pour l'ATS, le Vaudois s'est penché sur ce football brésilien, sur ses joueurs qui l'ont accompagné au cours de sa carrière, à commencer par José Sinval au Servette FC dans les années quatre-vingt. Comme entraîneur, il a parcouru ensuite une belle et longue route avec Raffael à Zurich, à Berlin et à Mönchengladbach. Et avec Dante bien sûr à Mönchengladbach et à Nice. "Un pur hasard", sourit-il.
A deux jours de ce Brésil - Suisse tant attendu à Rostov-sur-le-Don, une telle balade proposée par un technicien qui a fait l'unanimité tant en Allemagne qu'en France s'impose sans doute.
"Ils étaient imbattables"
Lucien Favre n'oubliera, ainsi, jamais les Champions du monde 1970 qui l'ont tenu éveillé au bout de la nuit. Quarante-huit ans plus tard, il n'a rien oublié.
"Il y avait Pelé et Tostao en pointe, Jairzinho sur le flanc droit et Rivelino sur le flanc gauche, se souvient-il. Gerson était le patron en ligne médiane avec Clodoaldo à ses côtés. En défense, on avait deux latéraux très offensifs, le capitaine Carlos Alberto à droite et Everaldo à gauche. L'axe central était composé de Brito et Piazza. Et c'est Felix qui était dans les buts. L'entraîneur Mario Zagallo avait bâti un système en 4-2-3-1 avec Pelé et Tostao qui jouaient chacun à leur tour le rôle du faux avant-centre. Ils étaient imbattables".
Dans les années quatre-vingt, le Brésil a pu à nouveau compter sur une génération exceptionnelle, celle des Zico, Falcao et autres Socrates sans toutefois pouvoir remporter une quatrième Coupe du monde.
"En 1982 en Espagne et en 1986 au Mexique, le Brésil a présenté à nouveau un tout grand football, affirme Lucien Favre. Seulement, il lui a manqué un grand attaquant lors de ces deux Coupes du monde." L'avènement de Bebeto et de Ronaldo devait permettre au Brésil de triompher à nouveau en 1994 et en 2002.
"Au service du collectif"
Aujourd'hui, le Brésil est de retour, souligne Lucien Favre. "Dans une organisation en 4-3-3 avec des individualités marquantes qui ont enlevé la Ligue des Champions et qui brillent dans les plus grands clubs du monde, explique-t-il. Tous ces joueurs sont au service du collectif. Cette équipe du Brésil possède un équilibre remarquable. Et elle témoigne aussi d'un réalisme extraordinaire."
Et il y a bien sûr le phénomène Neymar que Lucien Favre n'a toutefois pas croisé sur sa route cette saison en Ligue 1. Le Brésilien n'a pas disputé les deux rencontres du PSG contre Nice.
"C'est lui qui peut faire la différence en un contre un. Si Neymar évolue à son meilleur niveau en Russie, cela deviendra très compliqué pour l'adversaire, affirme-t-il. Avec ses dribbles, il ouvre des espaces pour les autres." L'entraîneur a beaucoup étudié cette saison le jeu du Brésilien. "Il tient le couloir gauche. Mais son répertoire est immense. Il peut être à la fois ailier, buteur et stratège."