Mondial 2018 "Désolés de ne pas avoir joué comme des champions du monde"

ATS

28.6.2018

Au lendemain de l'élimination historique de l'Allemagne à la Coupe du monde, la Mannschaft est épinglée de toute part. Y aura-t-il une révolution?

Thomas Müller et la Mannschaft sont attaqués de toute part suite à leur élimination au Mondial.
Thomas Müller et la Mannschaft sont attaqués de toute part suite à leur élimination au Mondial.
Keystone

Retour au bercail après seulement onze jours de compétition: c'est "désolés" et humiliés que les Allemands, champions du monde en titre, rentrent jeudi du Mondial russe. Tandis que médias et supporters ne montrent guère de mansuétude à leur égard.

Face à l'ampleur du désastre et avant même son retour prévu à Francfort dans l'après-midi, la Mannschaft s'est excusée dans une lettre aux fans. "Nous sommes désolés de ne pas avoir joué comme des champions du monde. C'est pourquoi nous avons été éliminés, à juste titre, même si cela nous fait mal", peut-on lire dans ce message.

Le président de la Fédération allemande, Reinhard Grindel devrait s'exprimer devant les journalistes peu après l'arrivée du vol. Et la question de l'avenir du sélectionneur Joachim Löw, en poste depuis 2006, sera sur toutes les lèvres, même si la décision définitive ne devrait pas intervenir avant "quelques jours", selon le quotidien Bild. D'autres interrogations existent sur l'avenir de certains joueurs tels Mesut Ozil (29 ans) ou Sami Khedira (31 ans), en totale méforme.

Au lendemain de leur humiliante défaite 2-0 contre la Corée du Sud, synonyme d'élimination historique dès la phase de poules, l'équipe entière subit sans surprise la foudre de la presse. "Sortis!" y est le titre le plus en vogue. Les médias se désolent tous de la qualité du jeu proposé par la Mannschaft et de leur "humiliation amère et pathétique".

«Honte de Kazan»

Bild de son côté enfonce le clou, titrant "Pas de mot!". Le journal le plus lu d'Allemagne ironise ainsi car il avait choisi le même titre quatre ans plus tôt après l'extraordinaire victoire des Allemands 7-1 sur les Brésiliens.

Dans ses pages, il parle de "Honte de Kazan". "Le cauchemar est devenu réalité: le champion du monde 2014 doit rentrer de Russie après seulement 10 jours. Réduit en cendres et décombres."

L'ex-capitaine de l'équipe nationale, Michael Ballack, a lui relevé "qu'on peut être éliminé tôt avec une mauvaise équipe, mais pas avec une telle équipe!".

Autre ancien capitaine, champion du monde 1990, Lothar Matthäus a lui reproché à l'équipe "son manque d'unité", son "absence de volonté" et "pire encore: elle a fait preuve de suffisance". Pour Kicker, il s'agit "d'une défaite collective: il n'y avait pas de véritable équipe en Russie".

"La manière, sans force, sans idée, sans solution dont l'équipe nationale a joué contre le Mexique, la Corée du Sud et malgré une victoire tardive aussi contre la Suède était inhabituelle et effrayante", explique le magazine sportif.

L'extrême droite en profite

L'extrême droite a elle profité de cette défaite pour prendre pour cible une nouvelle fois le caractère multiethnique de cette équipe. Pour le député du parti AfD, Jens Maier, la raison de la défaite est toute trouvée en la personne du milieu d'origine turque Mesut Ozil, "sans qui nous aurions gagné!".

Car le joueur d'Arsenal et son camarade Ilkay Gündogan ont fait scandale juste avant le Mondial en allant rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan, déclenchant une polémique en Allemagne pour savoir si ses enfants d'immigrés et champions du monde titrés au Brésil étaient vraiment loyaux à l'équipe nationale.

Bien que les joueurs aient admis un faux pas, cette affaire a plombé la préparation de l'équipe allemande, certains supporters sifflant les joueurs concernés. La chancelière Angela Merkel était finalement intervenue pour rappeler à l'ordre les fans.

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