Fabian Schär s'apprête à faire sa quatrième apparition pour une phase finale. Il y a quelques mois, il a pu craindre pour sa participation après une blessure au genou.
Face aux médias, le défenseur central de 29 ans explique pourquoi il a fait son retour plus tôt que prévu et pourquoi il ne craint pas le manque de compétition malgré une saison difficile à Newcastle.
Schär fait partie des cadres de l'équipe nationale après une transition générationnelle en douceur au cours des trois dernières années. "Sur le terrain, il y a peut-être trois ou quatre joueurs qui sont un peu plus bruyants, raconte-t-il. J'en fais certainement partie."
- Fabian Schär, après votre grave blessure au genou en février dernier, on est surpris de vous voir ici à Bad Ragaz.
"Ce n'est pas faux. Au moment de la blessure, je ne savais pas non plus si j'allais être rétabli pour l'Euro. Et je me suis demandé si c'était suffisant et dans quelle forme j'allais débarquer."
- Et du coup, quelle est votre forme actuellement?
"Je me sens en pleine forme, je suis prêt dans ma tête et j'attends avec impatience cet Euro."
- C'est presque un miracle?
"Non. Il y a beaucoup de travail derrière ce retour rapide. Je n'ai peut-être jamais travaillé aussi dur sur moi-même qu'au cours des semaines qui ont suivi cette blessure. En plus, j'ai déjà eu quelques blessures. Je connais ces phases de la reconstruction. Et lorsque vous avez en tête un objectif aussi important que l'Euro, il est un peu plus facile de travailler dur. Mais bien sûr, j'ai été surpris de pouvoir rejouer après seulement dix semaines."
- La saison a été globalement difficile pour vous. Pouvez-vous comparer cette situation avec celle de 2016 où vous avez joué un grand Euro en sortant d'une phase difficile en club?
"Je ne ferais pas ces parallèles. Ces derniers mois, j'ai été plutôt malchanceux en ce qui concerne la santé. Cela a commencé en début de saison avec une blessure à l'épaule, puis j'ai eu le covid à l'automne et en février s'est ajoutée la blessure au genou. Il y a cinq ans à Hoffenheim c'était difficile, mais d'une manière différente. C'était ma première saison à l'étranger et je n'avais joué qu'un peu plus de la moitié des matchs car j'étais sur le banc."
- Vous avez mentionné les différentes blessures ainsi que le covid. Qu'en est-il du rythme de la compétition? Comme vous étiez suspendu, vous n'avez pas beaucoup joué à votre retour.
"Ces questions ne se posent plus vraiment. Je connais mon corps et mes capacités. Le carton rouge était une action stupide de ma part, mais est-ce que je méritais trois matches de suspension? C'était très dur! Mais j'ai pu utiliser ces trois semaines de manière optimale pour être encore plus en forme. Et le dernier match de championnat avec un but et une victoire a plutôt bien bouclé la boucle."
- Vous et la plupart des meilleurs éléments de l'équipe nationale avez entre 28 et 30 ans, vous êtes donc dans la force de l'âge.
"C'est quand la fleur de l'âge? Je ne sais pas. Mais ce qui est clair, c'est que nous avons un bon mélange. Certains joueurs sont très expérimentés et ont déjà participé à des phases finales. Et d'un autre côté, nous avons aussi des plus jeunes qui ont faim. Mais quand nous parlons de buts, il est crucial d'avoir assez de joueurs qui ont beaucoup de qualité et qui l'ont déjà prouvé dans des championnats au plus haut niveau. De plus, en tout cas pour le moment, tout le monde est en bonne santé."
- Vous êtes sur le point de jouer votre quatrième phase finale. Qu'apportez-vous au groupe de par votre expérience?
"Nous sommes cinq ou six joueurs au bénéfice d'une grande expérience. Nous essayons d'emmener les plus jeunes avec nous sur le chemin de cette phase finale, car c'est nouveau pour eux. Mais bien sûr, les jeunes joueurs veulent acquérir leur propre expérience. Mais s'il faut discuter d'un sujet qui affecte la dynamique du groupe, alors les vétérans s'en occupent. Nous sommes en contact avec l'entraîneur et le staff. Il n'y a pas un ou deux joueurs qui dictent le rythme à eux seuls. Sur le terrain, il y en a peut-être trois ou quatre qui sont un peu plus bruyants. J'en fais certainement partie."
- Vous avez mentionné l'expérience des grands tournois. Quelles ont été les phases finales les plus formatrices pour vous?
"Je dirais la Coupe du monde 2014 au Brésil. Sur le plan footballistique, c'était important pour moi car c'était ma première phase finale."
- Et quand vous jetez un oeil sur votre carrière, quelle a été l'expérience la plus formatrice sur le plan humain?
"Dans le sens où cela m'a forgé personnellement et pour le futur, c'est sans aucun doute le déménagement en Espagne (réd: à La Corogne il y a quatre ans). J'avais choisi quelque chose de complètement nouveau pour moi. Je ne parlais pas un mot d'espagnol. Il n'y avait pratiquement personne au club avec qui je pouvais communiquer. C'est une expérience qui m'a beaucoup apporté."