Mondial dames «C’est plus effrayant» - L’arme fatale de l’Australie de retour

AFP

10.8.2023 - 15:35

Vedette de son Mondial à domicile mais blessée d'entrée de compétition, l'attaquante australienne Sam Kerr semble remise au meilleur moment, en vue d'affronter les Bleues samedi en quart de finale. Comme titulaire ou comme joker de luxe ?

Sam Kerr sera-t-elle sur le terrain face à la France ?
Sam Kerr sera-t-elle sur le terrain face à la France ?
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Keystone-SDA, AFP

La no 20 des «Matildas» a le don pour faire douter ses adversaires à chaque appel de balle dans le dos de la défense, et à chaque frappe surpuissante dans la surface de réparation. Mais depuis le début du tournoi, la buteuse est aussi devenue reine dans l'art d'instiller l'incertitude dans les cerveaux des sélectionneurs adversaires, incapables de savoir à l'avance si celle qui représente la menace majeure du pays-hôte sera sur la pelouse ou non.

Blessée à un mollet à la veille de l'entrée en lice des Australiennes, un pépin jamais nommé avec précision par le staff médical de la sélection, la joueuse de Chelsea est en effet restée sur le banc lors des trois premiers matches, avant d'entrer en jeu à la 80e minute contre le Danemark en huitième de finale (2-0).

En un quart d'heure sur la pelouse, la star des Matildas a eu le temps de se montrer dangereuse, mais aussi de se faire une nouvelle frayeur sur un faux mouvement qui l'a fait grimacer et se tenir le haut de la cuisse droite.

«Pas rouillée»

Avec cinq jours de repos entre le huitième et le quart, aura-t-elle suffisamment de temps pour candidater à un poste de titulaire ? «Personne ne sait vraiment comment elle va. Ces Matildas gardent des secrets mieux que toutes les équipes que j'ai croisées jusqu'ici», remarque Adam Peacock, journaliste pour la chaîne Channel 7 et pour le site spécialisé Code Sports.

La principale concernée, de son côté, maintient l'optimisme sur son état physique. «C'est un grand soulagement d'être de retour», a-t-elle lancé après son huitième de finale. «Je me sens bien. Je pensais que j'étais un peu rouillée, mais non, je me sens très bien.»

Les Bleues vont donc devoir préparer un plan anti-Kerr, mais également un plan alternatif si la capitaine australienne ne débute pas la rencontre. Son retour est «un énorme coup de pouce pour nous, a insisté l'autre attaquante Caitlin Foord. Pour les autres équipes, c'est plus effrayant qu'elle soit de retour et qu'elle joue de nouveau.»

Le profil de l'attaquante a de quoi faire peur, en effet. Du haut de ses 29 ans, Samantha Kerr compte 63 buts en 122 sélections; et 29 buts en 38 matches cette saison avec les Blues de Chelsea. «Sam est la meilleure attaquante du monde. On ne peut pas voir la chose autrement», a constaté sa partenaire Emily van Egmond, qui accepterait sans arrière-pensée de perdre sa place de titulaire si Kerr était apte face aux Bleues.

«Un régal de jouer avec elle»

Dans l'équipe française, la buteuse d'1,68 m est déjà surveillée. «C'est qui Sam Kerr ?», a plaisanté mercredi Eve Périsset, partenaire de Kerr en club. «C'est une joueuse qui fait de très bons appels en profondeur, c'est un régal de jouer avec elle pour ça. On connaît les qualités qu'elle a dans la surface, il ne lui faut pas 10'000 occasions pour marquer un but», explique la défenseure des Bleues, qui apprécie aussi «son jeu de tête, sa présence sur les centres» et son «très bon timing».

Omniprésente à tous les coins de rue en Australie, sur des affiches publicitaires de la FIFA ou des marques partenaires des «Matildas», Sam Kerr représente beaucoup plus qu'une simple joueuse de l'effectif dirigé par Tony Gustavsson. Son entrée en jeu face au Danemark, par exemple, a fait vrombir le stade olympique de Sydney et ses 75'000 spectateurs, lundi.

«C'est une star, mais pas qu'ici. En Angleterre aussi, c'est une superstar, une icône du foot féminin avec tout ce qui va avec, la qualité sur le terrain et le marketing autour», décrit la milieu française Kenza Dali, qui évolue aussi en Angleterre à Aston Villa. «Elle fait partie de ce genre de joueuses très rares. Mais je n'hésiterai pas à l'éliminer, elle m'a assez éliminée en Angleterre.»