Ce jeudi à Abu Dhabi, la Suisse livrera son unique match de préparation avant la Coupe du monde au Qatar, une compétition qu'elle entend marquer de son empreinte. Son adversaire est le Ghana, pour une grande première qui ne manque pas d'intérêt.
La conclusion de cette rencontre amicale, contre une équipe qu'elle pourrait retrouver au stade des huitièmes de finale de la Coupe du monde et qui deviendra jeudi le 89e adversaire de la Suisse, répond à deux exigences: reprendre ses marques contre une équipe africaine dix ans après un succès 2-1 en Tunisie sur des réussites d'Eren Derdiyok et de Xherdan Shaqiri dans l'optique du match – crucial – contre le Cameroun du 24 novembre, et s'habituer à la chaleur.
A Abu Dhabi, le coup d'envoi sera fixé à 14h00 (11h00 en Suisse), soit exactement à la même heure que jeudi prochain pour le match de Doha contre le Cameroun. «Nous avons amplement le temps d'ici le 24 novembre pour gérer le facteur de la chaleur», assure Murat Yakin.
En quête de réponses
Un Murat Yakin qui entend obtenir aux Emirats des réponses aux interrogations soulevées ces dernières semaines. Yann Sommer sera-t-il apte après sa blessure à la cheville qui l'a éloigné des terrains depuis le 18 octobre? Désormais remplaçant au Torino, Ricardo Rodriguez pourra-t-il se livrer sans retenue malgré la gêne musculaire ressentie ces derniers jours? Enfin, Xherdan Shaqiri sera-t-il dans le rythme après un mois et demi sans jouer en raison de la non-qualification de Chicago pour les play-off de la MLS?
Les signaux encourageants envoyés par le staff médical pour Sommer et Rodriguez incitent à un certain optimisme. Quant à Shaqiri, le fil de sa carrière a démontré qu'il était, à défaut de témoigner d'une grande constance, un homme capable de coups d'éclat en revenant de nulle part.
«Yann s'est bien entraîné ces deux derniers jours. Il faut voir encore comment sa cheville a encaissé la répétition des efforts, précise le sélectionneur. Mais il devrait jouer d'entrée jeudi.» Contrairement à Ricardo Rodriguez qui a encore besoin de deux jours selon Murat Yakin pour être pleinement opérationnel.
Sow ménagé
Six changements seront, en principe, autorisés dans cette rencontre qui se déroulera au National Stadium, une enceinte de 49'500 places, laquelle ne devrait pas masquer des vides béants. Murat Yakin devra jongler pour offrir du temps de jeu aux titulaires qui en ont besoin et ménager ceux qui ont beaucoup joué ces dernières semaines. On pense à Manuel Akanji, à Nico Elvedi, à Remo Freuler, à Djibril Sow et à Noah Okafor. «Sow ne débutera pas contre le Ghana, glisse Murat Yakin. Il a vraiment enchaîné les matches ces derniers temps.»
A l'écoute en permanence du ressenti des joueurs, le staff médical livre des indications précieuses au sélectionneur. Le choix de se priver de Sow répond ainsi à une mesure de prudence. Mais Murat Yakin sait qu'un coup dur peut se produire à tout moment malgré toutes les précautions prises comme ont pu malheureusement le vérifier la France avec Christopher Nkunku et le Maroc avec Amine Harit.
«Un match pour les attaquants»
Sur le plan tactique, Murat Yakin ne s'interdira rien contre le Ghana. «Nous passerons peut-être à une défense à trois si les remplacements en cours de match me le suggèrent, lâche-t-il. J'ai des joueurs qui peuvent s'adapter très vite à ce système. J'attache, on le sait, une grande importance à la flexibilité.»
Mais le sélectionneur ne remet pas en question son choix initial de jouer avec une défense à quatre. «Je crois que le match de jeudi sera un match avant tout pour les attaquants, conclut-il. Dans cette optique, jouer à quatre ou à trois derrière ne revêt par une importance majeure.»