Mondial 2018 Mondial 2018: déséquilibre total pour un finaliste inattendu

ATS

4.7.2018

La Coupe du monde 2018 est, déjà, celle du déséquilibre total. Elle pourrait devenir, aussi, celle de la sensation avec, forcément, un finaliste inattendu dans le bas du tableau.

Neymar et le Brésil montent puissance, mais ils doivent faire face à un tableau compliqué.
Neymar et le Brésil montent puissance, mais ils doivent faire face à un tableau compliqué.
Keystone

La Coupe du monde 2018 est, déjà, celle du déséquilibre total. Elle pourrait devenir, aussi, celle de la sensation. Place dès vendredi à des quarts de finale annonciateurs de grands moments et du fracas de la chute des géants.

Les voyageurs du Mondial, comme ceux du Titanic à l'époque, ne sont pas tous logés à la même enseigne et se répartissent en trois classes: les équipes qui impressionnent et, par définition, qui font figure de favorites, les outsiders flamboyants et les victimes certaines qui vendront toutefois chèrement leur peau.

Les puissants ont tous au moins une étoile à leur maillot: Brésil (5), France (1) et Uruguay (2), solides et efficaces, se détachent du reste de la meute. La Seleção surtout, elle qui monte en puissance au fil des matches en suivant la même courbe que Neymar, arrivé en manque de rythme mais désormais bien en jambes. Fidèle à la devise nationale, le sélectionneur Tite exige d'abord l'ordre, puis le progrès. Et ses ouailles répondent pour l'heure parfaitement aux attentes.

Pétrie de talent, la France a ceci de décevant qu'elle peine toujours à imposer un jeu fluide qu'elle pourrait pourtant mettre en pratique tant son effectif et riche techniquement. Mais les Bleus, à l'image de leur sélectionneur Didier Deschamps, ont la gagne pour seul idéal. Et ont su faire l'économie des coups d'éclat et autres polémiques dont ils ont si souvent le secret. Attention car le groupe France vit bien, et on sait jusqu'où ça peut le mener !

Tous dans le même... tableau

Il faudra néanmoins en premier lieu se défaire, vendredi, de cette Uruguay tellement déterminée et talentueuse. La Celeste, soudée au propre comme au figuré, dispose aussi d'une ligne d'attaque de feu avec Luis Suarez et Edinson Cavani. Mais ce dernier, blessé contre le Portugal en 8e de finale, est très incertain pour la suite de la compétition.

Ici se situent les deux immenses déséquilibres de ce Mondial: les trois favoris naturels se trouvent tous dans la même moitié de tableau - et c'est le principal outsider, la Belgique, qui les accompagne et affrontera le Brésil vendredi ! -, de même que les deux seules sélections non européennes. L'UEFA a en effet encore assis sa domination en plaçant six équipes sur huit en quarts. Avec l'assurance d'en voir au moins une en finale le 15 juillet à Moscou, puisqu'elle a privatisé le bas de tableau.

Le finaliste inattendu

Les trois favoris avec la redoutable Belgique réunis, une sensation est obligatoirement en cours de formation sur la terre de Russie. Puisqu'un finaliste du Mondial se trouve parmi un quatuor inattendu à pareille fête: le pays hôte, la Croatie, la Suède et l'Angleterre.

Les Russes, plutôt que d'être tétanisés par la perspective - qui n'avait rien de farfelue - d'une humiliation en mondovision, ont mis à profit cette pression pour, déjà, réaliser quelque chose de grand. Une place en quart de finale après avoir sorti l'Espagne et s'être montrés généreux en buts dans sa poule (5-0 contre les Saoudiens, 3-1 contre les Egyptiens).

L'élan de tout un peuple n'est jamais à sous-estimer, certes, mais la Sbornaja paraît toutefois trop limitée pour aller plus loin. A moins que la Croatie, son adversaire de samedi, ne rate complètement son match, ce qui arrive au moins toujours une fois à cette équipe dans les grands tournois. Les artistes des Balkans sont, avec les Belges et les Anglais, ceux qui paraissent être les mieux armés pour disputer aux favoris la suprématie.

Les fausses erreurs de casting

L'Angleterre a bien failli laisser filer sa chance, mercredi contre une Colombie qu'elle tenait à sa pogne avant de se faire traîner en prolongation puis aux tirs au but. Mais puisque les Three Lions, en plus de produire du jeu s'appuyant sur bien d'autres qualités que le seul engagement, commencent même maintenant à gagner aux tirs au but, tous les espoirs sont permis !

Comme la Russie, la Suède a tout - mais sur le papier seulement - d'une erreur de casting. Les tombeurs de l'équipe de Suisse - qui n'aurait d'ailleurs pas moins été une erreur de casting - ont pour eux une belle confiance alimentée depuis un an par un succès contre la France dans des éliminatoires qui les ont vus finir devant les Pays-Bas, puis sortir l'Italie en barrage avant de contribuer à l'élimination de l'Allemagne dès la phase de groupes. Pas si mal comme tableau de chasse... Or les Scandinaves sont bien décidés à y ajouter l'Angleterre ce samedi.

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