Mondial 2018 Tout un pays compte sur le "Roi Christian" Eriksen

ATS

19.6.2018

Star de l'équipe nationale danoise, Christian Eriksen porte sur ses épaules les attentes de tout un peuple. Mais le joyau de Tottenham n'en fait pas une montagne et garde les pieds sur terre.

Christian Eriksen et le Danemark veulent confirmer leur victoire initiale face au Pérou, jeudi contre l'Australie.
Christian Eriksen et le Danemark veulent confirmer leur victoire initiale face au Pérou, jeudi contre l'Australie.
Keystone

Son pied gauche est un des joyaux de la Premier League. A 25 ans, le Danois Christian Eriksen réussit des prouesses. Comme celle de concilier les exigences du football moderne avec son essence de no 10 un peu vintage, le tout teinté d'une humilité profonde.

"Je suis toujours Christian de Middelfart et je ne suis pas une star mondiale." Ainsi avait répondu Eriksen en novembre dernier, au sortir d'un triplé en barrage contre l'Irlande (5-1) qui avait donné au Danemark un des derniers tickets européens pour la Coupe du monde. Sauf que le "Christian de Middelfart" est, pour la multitude, le "Roi Christian", qu'il s'agisse des fans danois ou de ceux de Tottenham, dont le joueur fait les beaux jours depuis 2013.

A croire que la proximité directe avec les stars du football n'a aucun impact sur le gaucher, demeuré pudique et accessible tandis que le trend est plutôt à l'exhibitionnisme à bonne distance par écrans interposés. Le garçon, qui va affronter l'Australie jeudi dans le groupe C du Mondial, aurait pourtant de quoi bomber le torse.

Christian Eriksen a été formé à l'école technique de l'Ajax Amsterdam, évoluant durant trois saisons en première équipe. Ses inspirations ont fait le reste. Notamment deux talonnades en Ligue des champions, un soir de novembre 2011, qui ont été autant de passes décisives et contribué à la victoire de l'Ajax contre le Dinamo Zagreb. Cette année-là, le meneur de jeu est élu meilleur joueur du championnat néerlandais et également meilleur joueur danois (il l'a été depuis quatre fois au total).

Une distinction individuelle de plus pour celui qui avait déjà été désigné roi de l'Euro M17 en 2008, au terme d'un tournoi qui lui a valu les intérêts de l'AC Milan, Barcelone ou Chelsea.

Déjà un assist

Mais c'est à Amsterdam, puis dans un Tottenham en reconstruction, que le Danois a choisi de parfaire son apprentissage. Jusqu'à terminer dans l'équipe-type de la Premier League 2017/18. Un hommage assez évident pour un homme qui affiche désormais 41 buts et 48 passes décisives en 170 matches de championnat d'Angleterre...

Le bilan d'Eriksen avec le Danemak, dont il est le leader technique depuis l'Euro 2012 - il avait déjà été convoqué pour le Mondial 2010, étant le plus jeune joueur des 32 sélections présentes en Afrique du Sud - , se défend également. Avec 22 réalisations et 16 assists en 79 capes, le no 10 est incontestablement le meilleur atout du sélectionneur Age Hareide. Et il l'a prouvé samedi en servant idéalement Poulsen pour le but de la victoire 1-0 des Danois contre le Pérou.

"Il a tout ce dont un joueur de Barcelone a besoin: une vision d'ensemble, une morale de travail et il frappe bien avec les deux pieds", martèle Frank de Boer, ancien international néerlandais et joueur du Barça, qui a côtoyé Eriksen à l'Ajax. Et qui n'a de cesse d'affirmer que le meneur de jeu va obligatoirement finir par être transféré dans un des plus grands clubs au monde.

Jeune papa

Eriksen est encore sous contrat avec Tottenham jusqu'en 2020 et, s'il réussit son Mondial, sa valeur marchande - qui tourne actuellement autour des 80 mio d'euros - risque fort de prendre l'ascenseur. C'est du moins ce qu'assure et espère Age Hareide.

Celui-ci a dû être soulagé de voir son stratège réintégrer la sélection le 7 juin, après être allé rejoindre son épouse pour la naissance du premier enfant du couple. Parce que le "Christian de Middelfart" avait prévenu: il aurait quitté l'équipe nationale même en plein Mondial pour assister à l'accouchement et accueillir son fils.

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