Auckland rime malheureusement avec Doha. Comme pour l'équipe de Murat Yakin face au Portugal, le huitième de finale de la Coupe du monde a tourné au cauchemar pour les Suissesses.
A l’Eden Park dans le temple du rugby devant 43'217 spectateurs, la Suisse s’est inclinée 5-1 devant l’Espagne. Menées déjà 4-1 à la pause, les joueuses d’Inka Grings ont été dépassées de la première à la dernière seconde par des adversaires qui avaient vraiment fait une impasse sur leur dernier match de poules pour éviter de croiser le fer ce samedi avec la Norvège. Avec le recul, ce calcul s'est avéré bien judicieux tant ce premier huitième de finale fut à sens unique.
Un véritable récital
Avec le double Ballon d’or Alexaia Putellas sur le banc, la Roja a déroulé un football séduisant pour offrir un véritable récital. Toujours aussi timorée sur le plan offensif, la Suisse a toutefois eu le bonheur d’égaliser à la 11e minute sur un autogoal gag de Laia Codina. Mais comme lors de leurs deux derniers matches contre la Nouvelle-Zélande et la Norvège, sa production offensive fut proche du néant, si ce n’est une reprise de Meriame Terchoun à la 56e. C’est pourquoi elle ne mérite en aucune manière de figurer parmi les huit meilleures équipes au monde.
Invaincue lors du tour préliminaire, Gaëlle Thalmann a, ainsi, concédé cinq buts pour sa 109e et dernière sélection. Malgré l’ampleur du score, la Fribourgeoise fut la meilleure Suissesse sur le terrain. Elle a multiplié les arrêts pour éviter que l’addition ne soit encore pas plus salée. Ses coéquipières furent malheureusement incapables de s’opposer à l’admirable jeu court des Espagnoles pour que Gaëlle Thalmann puisse espérer prolonger sa carrière internationale.
Globalement positif
Avec cette élimination sans appel, le bilan de la Suisse lors de la deuxième Coupe du monde de son histoire ne peut être que globalement positif pour reprendre une expression célèbre. L’objectif a été atteint avec cette qualification pour les huitièmes de finale. Seulement, on ne peut pas passer sous silence le manque chronique de tranchant dans les trente derniers mètres.
Inka Grings a deux ans devant elle pour doter son équipe d’une véritable attaque. Lors de l’Euro à domicile en 2025, la Suisse ne pourra pas uniquement miser sur sa rigueur défensive pour traverser le tournoi. Une rigueur défensive qui a volé en éclat à Auckland le jour où les Suissesses avaient rendez-vous avec la gloire. Murat Yakin et ses joueurs avaient vécu le même traumatisme le 6 décembre dernier face au Portugal.