Le président de la Fédération française de football (FFF), Philippe Diallo, a déclaré mardi qu'il garantissait «aux joueurs la liberté d'expression» au sujet des législatives anticipées. Il veille toutefois à la «neutralité» de son instance.
«J'ai toujours dit que je garantissais aux joueurs une liberté d'expression», a expliqué le dirigeant lors d'une conférence de presse tenue à Paderborn au camp de base des Bleus à l'Euro 2024 en Allemagne. «Mais les principes associatifs de la FFF font que vous devez éviter les débats de nature politique et religieuse et veiller à un principe de neutralité», a-t-il ajouté.
Les explications du patron de la FFF interviennent après les récentes sorties publiques de Marcus Thuram et de Kylian Mbappé. Le premier a appelé samedi «à se battre pour que le RN ne passe pas» alors que le capitaine des Bleus s'est positionné dimanche «contre les extrêmes et les idées qui divisent».
«Il ne m'appartient pas de brider leur souhait de s'exprimer sur un certain nombre de sujets qui concernent leur génération, a encore affirmé Philippe Diallo. Certains joueurs ont été plus loin dans leurs prises de position, je le respecte. Simplement, je suis président d'une Fédération, je ne suis pas chef de parti et je n'ai pas de consignes de vote à donner aux Français. (...) L'institution ne peut pas avoir la même liberté de parole que ses joueurs.»
«Pas de récupération politique»
«Je ne souhaite pas qu'il y ait de récupération politique quels que soient les partis. L'équipe de France appartient à tous les Français, je ne souhaite pas qu'elle soit instrumentalisée», a-t-il poursuivi. Interrogé sur une éventuelle victoire du Rassemblement National lors des législatives, le président de la FFF s'est dit «respectueux de la tradition républicaine».
«Les Français choisiront. En tant qu'institution fédérale, nous serons respectueux du vote des Français», a-t-il encore dit aux journalistes. Il a en revanche indiqué que la «Fédération et (lui)-même» prendraient leurs «responsabilités» si «un certain nombre de lignes jaunes devaient être franchies» et l'état de droit menacé.