La victoire 4-0 mardi à Lucerne dans un soir de fête face une Estonie il est vrai un brin dépassée a célébré trois gagnants dans le camp suisse : Zeki Amdouni, Dan Ndoye et Steven Zuber.
Les deux premiers ont marqué des points sans doute décisifs pour une place dans le onze appelé à affronter la Hongrie à Cologne le 15 juin lors de l’entrée en lice de la Suisse à l’Euro. Même si le nul contre le Pays de Galles il y a trois ans à Bakou rappelle que la victoire n’est pas impérative lors d’un premier match, Murat Yakin mesure pleinement l’enjeu capital du 15 juin. Un succès contre les héritiers de Ferenc Puskas et de Nandor Hidegkuti lancera parfaitement son équipe dans le tournoi et suscitera dans le même temps un engouement extraordinaire dans tout le pays.
«Il a le tempo, la vitesse et le volume»
Tout indique que Ndoye et Amdouni seront titularisés au coup d’envoi. Murat Yakin ne peut – déjà – plus se passer du Vaudois sur le couloir gauche. «Dan a énormément progressé depuis son transfert à Bologne. Il a aujourd’hui le tempo, la vitesse et le volume, se félicite le sélectionneur. Et je le trouve de plus en plus discipliné dans ses tâches défensives.»
Quant au Genevois, il a remplacé avantageusement le néophyte Kwadwu Duah à la pause pour une seconde mi-temps emballante avec son but pour le 2-0 et son action qui a provoqué le penalty du 4-0. «Il est à nouveau en confiance. Les cinq buts lors de l'opposition contre St-Gall lui ont fait le plus grand bien», sourit Murat Yakin. «Je suis un grand fan de Zeki Amdouni, lâche pour sa part Benjamin Huggel, l’ancien international qui est aujourd’hui le consultant de la SRF. Je ne comprends pas pourquoi Murat lui a tant marchandé sa confiance à l’automne...»
3-4-3 ou 3-5-2 ?
Même si Murat Yakin tient un discours apaisant – «son rétablissement est en bonne voie. Nous devons même le freiner», dit il –, la présence de Breel Embolo au coup d’envoi le 15 juin est illusoire. Il reviendra ainsi à Amdouni d’occuper la pointe de l’attaque. La question est de savoir s’il sera entourné d’un ou de deux joueurs. Face à l’Estonie, Murat Yakin avait opté pour un 3-4-3 avec Xherdan Shaqiri et Zuber sur les côtés. A l’Euro, il pourrait toutefois revenir à un 3-5-2 pour aligner Vincent Sierro au cœur du jeu avec Granit Xhaka et Remo Freuler.
Auteur de l’ouverture du score mardi soir sur une frappe du droit imparable, Zuber est revenu en pleine lumière après une parenthèse de près d’une année. «J’ai 32 ans. Je donne toujours tout sur le terrain, affirme le Zurichois. Le sélectionneur me connait depuis longtemps. Nous avons un passé commun aux Grasshoppers. Il sait qu’il peut compter sur moi.»
Le joueur de l’AEK Athènes s’était déjà affirmé comme l’un des hommes qui pouvait compter dans une phase finale. En 2018, c’est lui qui égalise de la tête contre le Brésil. En 2021, il n’a cessé de se muer en passeur décisif. «Steven n’a joué qu’une mi-temps contre l’Estonie c’est vrai. Mais c’était convenu ainsi, explique Murat Yakin. Il a fait le job.» Au point de redistribuer bien des cartes en attaque.