Buteur merveilleux à Rome lors du 1-1 contre l’Italie en novembre 2021, grand absent du funeste huitième de finale contre le Portugal au Qatar. Voilà tout le poids de Silvan Widmer au sein de la Nati.
A 31 ans, l’Argovien est bien le titulaire indiscutable dans le rôle de piston droit que Kevin Mbabu lui a contesté un temps. Buteur samedi contre l’Autriche à St-Gall, il aborde cet Euro 2024 à la fois en toute sérénité et avec une ambition affirmée. «Nous sommes prêts, affirme-t-il. Le groupe vit parfaitement bien. Le temps que nous passons ensemble lors des plages de repos le renforce au fil des jours. Et j’ai la conviction que nous poserons des problèmes à tous les adversaires que nous allons rencontrer dans ce tournoi. Nous serons pour eux une équipe imprévisible.»
Dans le 3-4-3 de Murat Yakin, Silvan Widmer a la mission de rappeler que l’équipe de Suisse ne penche pas uniquement sur sa gauche avec Dan Ndoye, Ruben Vargas et Steven Zuber. «Il est faux, selon moi, de prétendre que l’équipe est déséquilibrée dans la mesure où elle privilégie le flanc gauche, dit-il. Samedi, Vargas a joué souvent à droite. Et nous sommes très flexibles pour apporter des ajustements.»
«Shaqiri ne m'a jamais laissé seul»
Dans un monde idéal, Silvan Widmer serait naturellement associé à Xherdan Shaqiri samedi à Cologne contre la Hongrie. Mais le manque de condition du Bâlois remet en doute sa titularisation. Sera-t-il capable de fournir les efforts défensifs qu’une telle rencontre exige ? «J’ai toujours aimé jouer derrière lui. Je n’ai jamais eu avec lui le moindre problème quant à la répartition des tâches. Il ne m’a jamais laissé seul!»
L’enthousiasme que l’on devine dans le discours de Silvan Widmer ne s’explique-t-il pas aussi par son absence lors de la noire campagne de l’automne dernier? Blessé à la cheville et au talon d’Achille, le capitaine de Mayence n’était pas là lorsque l’équipe devait s’égarer contre le Kosovo, Israël et le Bélarus avant de «couronner» son œuvre en quelque sorte par une défaite 1-0 à Bucarest.
«Je ne peux pas vraiment expliquer ce qui n’avait pas fonctionné alors, sourit-il candidement. Je veillais surtout à me soigner. Je n’ai pas eu peur de rater cet Euro. Je devais retrouver du temps de jeu à Mayence pour revenir dans la course.» Il savait, surtout, que Murat Yakin lui accorde une confiance pleine et entière contrairement à son prédécesseur qui l’avait écarté au dernier moment pour l’Euro 2016 et la Coupe du monde 2018.