Steven Zuber est l’homme des grands tournois. Il marqua contre le Brésil lors de la Coupe du monde 2018 et termina meilleur passeur de l’Euro 2021 avec 4 assists.
«J’espère aussi marquer cet Euro 2024 de mon empreinte», sourit-il. Il aurait peut-être déjà pu le faire s’il n’avait pas contracté une blessure au mollet le 8 juin contre l’Autriche à St-Gall. Buteur et brillant quatre jours plus tôt contre l’Estonie, le joueur de l’AEK Athènes était en passe de gagner sa place de titulaire à l’Euro. Seulement, il n’est pas revenu à temps et a dû laisser sa place à Michel Aebischer qui a su pleinement saisir sa chance.
«Cette entrée m'a fait du bien»
«Je veux croire que j’ai encore un rôle à jouer dans ce tournoi. J’ai disputé 20 minutes contre l’Italie. Cette entrée m’a fait du bien», lâche le Zurichois de 32 ans. Tenu en très haute estime par Murat Yakin, on peut penser que Steven Zuber sera sans doute l’un des premiers à sortir du banc samedi contre l’Angleterre. Avec sa polyvalence, il peut peser dans toutes les situations de match que pourra offrir ce quart de finale.
Steven Zuber sera sans doute animé par un sentiment de revanche s’il a le bonheur d’entrer en jeu samedi. Le 26 mars 2022 à Wembley, il avait précipité la défaite (2-1) face à l’Angleterre avec une faute de main qui devait permettre à Harry Kane d’inscrire le penalty de la victoire à la 78e minute. «Je ne sais pas qui sera le favori de ce quart de finale ou si la pression sur les épaules des Anglais est trop lourde. Il faut nous concentrer sur nos forces, sur nos qualités, assure-t-il. Bien sûr, nous rêvons de gagner cet Euro comme toutes les autres équipes qui sont encore en lice. Mais il convient de garder les pieds sur terre. Nous savons qui nous sommes et d’où nous venons.»
«Ce n'est tout de même pas normal...»
Joueur de champ le plus âgé de la sélection avec Fabian Schär, Xherdan Shaqiri et Renato Steffen qui sont également nés en 1991, Steven Zuber espère que «l’équipe de Suisse parvienne vraiment à repousser ses limites». «Ce n’est tout de même pas normal pour la Suisse de battre l’Italie de cette manière et de faire jeu égal avec l’Allemagne, dit-il. Même si les favoris sont plutôt à la peine dans cet Euro. Le secret de notre réussite s’explique en grande partie par notre état d’esprit. On se connait depuis 10 ou 15 ans, que ce soient les joueurs ou une partie du staff. Il y a une forme de respect dans nos rapports qui compte énormément.»
Il y aussi la griffe appliquée par Murat Yakin. «En tant que remplaçant, le premier objectif est de tout donner chaque jour pour lui rendre la vie dure à l’instant de poser son onze de départ, dit-il. Ses choix peuvent vous surprendre mais ils répondent, je pense, à une certaine logique. Il voit bien ce qui se passe à l’entraînement. Après, pendant le match, je sais que ma chance peut survenir à tout moment.»
Et pour être à nouveau l’un des acteurs qui compte dans ce tournoi. «Savoir que nos résultats rendent tout un pays fou de bonheur est un sentiment merveilleux, poursuit-il. Je n’oublierai jamais les images des gens ivres de joie dans les rues de toutes les villes de Suisse il y a trois ans après notre victoire contre la France.»