Finale de l'Europa League ManU - Tottenham : dans le temple de Pichichi, seul l'un survivra à la débâcle

Clara Francey, à Bilbao

20.5.2025

Ce mercredi 21 mai, Manchester United et Tottenham s'affrontent en finale de l'Europa League. Un duel 100% anglais dont l'enjeu est simple : sauver une saison catastrophique. Et pour théâtre de ce choc entre deux géants de Premier League à la dérive : le mythique San Mamés, à Bilbao. Un stade à l'atmosphère unique, presque mystique, dont on vous raconte l'histoire.

Le San Mamés, la «Cathédrale du football»

Le San Mamés, la «Cathédrale du football»

Fief de l'Athletic Club, le San Mamés accueille ce mercredi 21 mai la finale de l'Europa League, qui oppose Manchester United à Tottenham.

20.05.2025

Clara Francey, à Bilbao

Fief de l'Athletic Club, le San Mamés est un véritable monument à Bilbao, comme en attestent ces mots du technicien français Luis Fernández, qui a entraîné le club basque entre 1996 et 2000 : «Bilbao sans San Mamés, ce serait comme Paris sans la Tour Eiffel».

Iñaki, non pas Williams, l'attaquant de l'Athletic, mais un socio de la formation bilbayenne, résume à merveille ce que représente le San Mamés dans la ville hôte de la finale de l'Europa League 2025 : «Ahhh la Cathédrale (ndlr : le surnom donné au stade), c'est ce qui unit tout Bilbao, plus que l'église, la politique... Des gens de tous les groupes politiques viennent au stade. L'Athletic est comme une religion à Bilbao. Regardez ces jours, vous voyez en ville des gens porter le maillot du club alors que nous ne sommes même pas en finale».

Le coeur d'Inaki, rencontré dans un bar de la ville basque, bat pour l'Athletic Club.
Le coeur d'Inaki, rencontré dans un bar de la ville basque, bat pour l'Athletic Club.
blue Sport

Le stade tire son nom de Saint Mammès, un martyr chrétien qui, selon la légende, aurait apprivoisé les lions auxquels il avait été jeté. Quant à son célèbre surnom de «Cathédrale du football» (la Catedral del fútbol), il remonterait à l'époque où les supporters disaient se rendre à San Mamés, mais à «la Cathédrale», pour distinguer le stade de l'asile voisin portant le même nom.

Pichichi, la légende que l'on fleurit

Au bord de la pelouse du San Mamés trône un buste de «Pichichi» (1892-1922). Selon la tradition, le capitaine de chaque équipe disputant son premier match à Bilbao, accompagné de celui de l'Athletic Club, y dépose une gerbe de fleurs à ses «pieds» de la statue de l'attaquant basque en guise d'hommage. Une coutume à la hauteur du respect que commande «la cathédrale du football».

«Il est divin»

Le premier but de l'histoire de l'enceinte fut inscrit le 21 août 1913, jour de son inauguration, par Rafael Moreno Aranzadi, plus connu sous le nom de «Pichichi». Car oui, «Pichichi», avant d'être un trophée, celui récompensant le meilleur buteur du championnat d'Espagne, fut une légende de l'Athletic Club. L'attaquant était surnommé ainsi en raison de sa petite taille.

Après avoir été rénové à plusieurs reprises, le San Mamés originel a été démoli en 2013, mettant un terme à un siècle d'histoire, d'émotion et de ferveur. Sa version moderne, inaugurée dans la foulée, a su préserver l'âme - «divine», pour reprendre les mots d'un certain Diego Maradona - de son illustre prédécesseur.

Le nouveau stade a d'ailleurs été sacré meilleur bâtiment sportif au monde lors du World Architecture Festival de 2015 à Singapour, avant d'être élu «Venue of the Year» au World Football Summit en 2017.