L'ancien patron de la Formule 1 Bernie Ecclestone a été condamné jeudi à 17 mois de prison avec sursis pour fraude fiscale à Londres, pour avoir omis de déclarer plusieurs centaines de millions d'euros d'actifs détenus à Singapour.
Ecclestone, 92 ans, avait initialement plaidé non coupable en août 2022, mais il a finalement reconnu les faits qui lui sont reprochés lors d'une audience jeudi à la Southwark Crown Court de Londres, un mois avant l'ouverture de son procès prévu pour durer jusqu'a six semaines. Il a en outre accepté de verser plus de 652 millions de livres (près de 755 millions d'euros) pour solder son litige avec le fisc britannique.
«Je plaide coupable», a déclaré le milliardaire britannique, vêtu d'un costume sombre et d'une cravate grise. La justice lui reproche de n'avoir pas déclaré en 2015 un trust à Singapour avec un compte contenant 650 millions de dollars, soit environ 400 millions de livres sterling à l'époque (473 millions d'euros).
Selon le procureur Richard Wright, Bernie Ecclestone avait donné une réponse «fausse ou trompeuse» en affirmant qu'il ne disposait pas de trusts non déclarés, que ce soit au Royaume-Uni ou à l'étranger. «Il reconnaît à présent que des impôts doivent être versés», a-t-il ajouté. Le parquet britannique avait autorisé l'inculpation de l'ex-patron de la F1 à l'issue d'une enquête du fisc présentée comme «complexe et internationale».
Règne sans partage
L'avocate de Bernie Ecclestone, Christine Montgomery, a déclaré jeudi devant la justice que son client «regrette amèrement les faits qui ont conduit à ce procès pénal». Ce n'est pas la première fois que Bernie Ecclestone a maille à partir avec la justice.
En 2014, il avait obtenu l'interruption de son procès pour corruption en Allemagne, en versant 100 millions de dollars. Bernie Ecclestone avait été poursuivi pour avoir versé 44 millions de dollars (31,8 millions d'euros) en 2006 et 2007 au banquier allemand Gerhard Gribkowsky, qui travaillait pour la banque publique bavaroise Bayern LB, en vue de conclure la vente des droits de la F1 au fonds d'investissement CVC Capital Partners.
Ecclestone a régné sans partage sur la F1 durant près de 40 ans, jusqu'en janvier 2017. Il avait alors quitté son poste de dirigeant de l'élite du sport automobile mondial après avoir été licencié par le nouveau détenteur des droits commerciaux de la discipline, le groupe américain Liberty Media.
Ephémère pilote de course à la fin des années 1950 puis patron de l'écurie Brabham, l'homme d'affaires britannique, dont la fortune a été estimée par le magazine Forbes à plus de 2,5 milliards de livres, est très largement considéré comme l'artisan de la transformation de la F1, devenue sous sa férule une activité lucrative. Il a notamment été à la fin des années 1970 l'un des pionniers de la commercialisation des droits de retransmission télévisée d'événements sportifs.