Largement battue par Mercedes et Red Bull en Australie lors de la manche inaugurale de la saison de F1, Ferrari est déjà sous pression. La Scuderia doit se reprendre au Grand Prix de Bahreïn dimanche (17h10).
Ferrari avait pourtant dominé les essais d'avant-saison à Barcelone en février. Mais à Melbourne, l'Allemand Sebastian Vettel a échoué au pied du podium, à 57 secondes du vainqueur finlandais Valtteri Bottas (Mercedes) et à plus de 30 secondes du troisième, le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull-Honda).
«A Bahreïn, l'équipe doit s'assurer qu'elle a compris et rectifié les domaines dans lesquels nous étions faibles en Australie et à cause desquels nous n'avons pas pu exploiter tout le potentiel de la voiture. Nous nous attendons à voir les effets des corrections apportées», annonce Mattia Binotto, directeur technique et, depuis cet hiver, team principal de l'écurie italienne.
Statistiques encourageantes, avec quatre succès en 2012, 2013, 2017 et 2018, Vettel est le pilote qui s'est le plus imposé sur le circuit de Sakhir, situé en plein désert. Au total, Ferrari est l'équipe la plus récompensée à Bahreïn avec six victoires, deux fois plus que Mercedes.
Hiérarchie pas figée
Et comme le rappelle le patron autrichien de Mercedes Toto Wolff, «un seul Grand Prix ne suffit pas à déterminer la hiérarchie pour la suite de la saison». Particulièrement sur un circuit aussi atypique que celui de Melbourne, qui n'accueille pas de courses le restant de l'année.
«Après les essais de Barcelone, nous avions le sentiment d'être challengers. Quel qu'ait été le résultat en Australie, notre état d'esprit n'a pas changé depuis», assure-t-il.
Outre ses performances en piste, les communications radio de Ferrari feront l'objet d'une attention toute particulière, à l'affût de nouvelles consignes d'équipe. A Melbourne, le Monégasque Charles Leclerc, qui dispute sa première saison en rouge, n'a pas eu le droit de tenter de dépasser un Vettel pourtant bien moins véloce.
Vers une contestation?
Si Binotto assure qu'elle était motivée par la prudence, pour ne pas perdre plus de points dans une lutte intestine inutile, celui-ci avait laissé entendre lors des essais que son équipe avait d'ores et déjà un no 1, Vettel, et un no.2, Leclerc. Alors que l'on prête au plus jeune l'étoffe d'un champion du monde, il sera intéressant de voir si cette hiérarchie se précise et s'il n'est pas tenté de la contester.
Du côté de Mercedes, qui n'a pas hésité à favoriser le Britannique Lewis Hamilton, sur le point de s'adjuger un cinquième titre mondial, face à Bottas en fin de saison dernière, pas de leader ni de lieutenant pour l'heure. Pour preuve, le Finlandais, que beaucoup croyaient perdu après une saison 2018 sans aucune victoire, a montré un visage plus conquérant que jamais en réalisant en Australie sa «meilleure course» en F1 pour voler la victoire à son équipier, deuxième malgré sa pole position.
Hamilton en quête de revanche
Insatiable, il s'est aussi offert le point du meilleur tour en course, adjugé de nouveau cette saison pour la première fois depuis 1959, et qui a été au coeur d'une âpre bataille entre les trois premiers en fin de course. Au crépuscule à Bahreïn, où il a signé la première pole de sa carrière en 2017 et compte deux podiums ces deux dernières années avec les Flèches d'argent (3e en 2017 et 2e en 2018), Bottas a quelques arguments.
Mais Hamilton étant l'ogre que l'on connaît, il voudra sans nul doute reprendre au plus vite l'ascendant sur son voisin de garage depuis deux ans...