La saison 6 de formule E va s'achever de manière inédite. Les six dernières courses se dérouleront en neuf jours seulement sur le tarmac de l'ancien aéroport Tempelhof à Berlin, et sans public.
Comme les autres disciplines sportives, la formule E a vu son calendrier être chamboulé par la pandémie de coronavirus. Pour sauver les meubles, les dirigeants ont trouvé une solution originale, mais qui risque de solliciter énormément les organismes et les machines.
Le site de Tempelhof a l'avantage de pouvoir facilement fermer ses accès, ce qui est important pour garantir le huis clos. Les six courses (5/6, 8/9 et 12/13 août) y auront lieu sur trois tracés différents, ce qui va encore pimenter les choses. Le départ sera à chaque fois donné à 19h00.
Vainqueur de 13 e-Prix dans sa carrière, Sébastien Buemi (Nissan e.dams) s'est imposé à deux reprises à Berlin et il espère encore briller dans la capitale allemande. Le Vaudois ne figure qu'au 11e rang du championnat, avec 27 points, soit un retard de 40 unités sur le leader, le Portugais Antonio Félix da Costa (DS Techeetah). Mais il n'a pas perdu toute ambition, tant s'en faut.
Rester réaliste
«J'aimerais évidemment avoir plus de points. J'ai eu un accident en Arabie saoudite alors que j'étais 2e et j'ai été disqualifié à Santiago après avoir fini 6e. Avec ces points, je serais bien mieux placé au championnat. J'espère réussir de bonnes courses à Berlin. Mais je reste réaliste: la possibilité de quitter Tempelhof en tant que champion semble assez faible», a expliqué Buemi sur le site de la formule E.
Le Vaudois peut s'appuyer sur l'exemple de la saison dernière. Il occupait le 13e rang provisoire après Paris, mais avait fini très fort, avec notamment un succès à New York, pour terminer vice-champion derrière Jean-Eric Vergne grâce à quatre podiums consécutifs.
Comme ses concurrents, Sébastien Buemi se trouvera en terrain inconnu avec ce programme hyper concentré. «Je ne me rappelle pas avoir connu quelque chose de pareil. Le Mans, c'est une semaine pleine et on conduit presque tous les jours, mais ce n'est pas de la course sauf lors des 24 Heures», a expliqué le double vainqueur de la mythique épreuve d'endurance.
Très difficile
A Berlin, il y aura trois fois deux courses en «back to back», sans journée de repos. «Cela va être très difficile», à la fois pour les pilotes, mais «aussi pour toutes les personnes impliquées avec les équipes», a encore commenté le Vaudois.
Le Suisse le mieux placé avant le marathon berlinois est Edoardo Mortara (Venturi), 7e avec 32 points. Le natif de Genève, d'origine italienne, est le seul autre Helvète à avoir signé une victoire en formule E, lors de la saison 5 à Hong Kong.
Pour Neel Jani (Porsche), la première moitié de saison a été décevante. Le Seelandais n'a toujours pas inscrit le moindre point. «Cette finale est comme un championnat en soi. Six courses en neuf jours, c'est quelque chose que personne d'entre nous n'a expérimenté. Tout est possible. J'aimerais marquer de gros points», a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.
Tout comme Jani, le Bernois Nico Müller (Geox Dragon) n'a pas encore débloqué son compteur. Son équipe ne figure de loin pas parmi les meilleures du plateau. Mais Müller arrive gonflé à bloc. Il a connu un week-end faste à Spa en ouverture du DTM, avec une victoire samedi et une 2e place dimanche. De quoi lui donner des ailes à Berlin?