Pierre Waché «On ne travaille pas dans la panique»

ATS

21.9.2023 - 13:43

Ultra-dominatrice cette saison en Formule 1, Red Bull pourrait évoluer l'an prochain dans «un championnat beaucoup plus serré et beaucoup plus compliqué» pour l'écurie autrichienne. L'affirmation est faite à l'AFP par son directeur technique Pierre Waché.

Pierre Waché (deuxième depuis la gauche) s’attend à un championnat 2024 plus compliqué pour Red Bull.
Pierre Waché (deuxième depuis la gauche) s’attend à un championnat 2024 plus compliqué pour Red Bull.
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«Plus le règlement reste stable, plus l'avantage que l'on a aujourd'hui va être réduit», estime le Français, qui mise sur le retour en force de Mercedes et Ferrari, mais aussi McLaren et Aston Martin «qui ont fait du très bon travail cette année».

Cette saison, les fans ont dû attendre le 15e GP de l'année, à Singapour le week-end dernier, pour voir une autre écurie que Red Bull s'imposer sur un Grand Prix – en l'occurrence Ferrari. Entre temps, l'équipe a pulvérisé le record de victoires consécutives grâce à Sergio Pérez mais surtout grâce à Max Verstappen, solide leader au championnat et 12 victoires à lui seul, dont dix consécutives. Comment expliquez-vous une telle forme ?

«Je ne l'explique pas obligatoirement. La domination dépend aussi des autres (...) nous avons fait une très bonne voiture, mais la performance n'est jamais absolue, elle est relative par rapport aux autres. Dans l'équipe, on ne réalise pas encore tellement ce qui se passe. On est très concentrés sur ce qu'on fait – toutefois pas assez à Singapour (où Verstappen n'a terminé que 5e et Pérez 8e, ndlr) – mais on ne pense pas aux records. On se focalise sur ce que l'on doit faire pour être les meilleurs sur chaque course, sur comment faire pour développer la voiture, regarder celle de l'année prochaine aussi... On n'est pas dans cette optique de record».

Vous ne vous attendiez donc pas à battre des records cette saison ?

«Pas du tout ! On pensait que Mercedes et Ferrari seraient beaucoup plus proches de nous en début de saison».

Ne pas avoir d'adversaires à votre niveau cette année, n'est-ce pas tout de même un peu handicapant ?

«Personnellement, je trouve ça mieux (rires), on ne travaille pas dans la panique, mais dans la continuité, dans la sérénité. C'est très important et c'est comme ça qu'on fait du meilleur travail. Le tout, c'est de pas s'endormir».

En 2024, vous attendez-vous à avoir de la concurrence en piste ?

«Selon moi, la concurrence va être très forte avec deux, trois ou quatre équipes. Plus le règlement reste stable, plus l'avantage qu'on a va être réduit. Je pense que ça va être un championnat beaucoup plus serré et beaucoup plus compliqué pour nous».

A cause notamment de votre pénalité reçue l'an dernier pour avoir dépassé le plafond budgétaire en 2021 ? Vous avez tout de même été sanctionnés d'une réduction de 10% du temps de développement de votre monoplace en soufflerie pendant un an – un temps que l'on sait crucial pour les performances des voitures.

«Ah oui, cette pénalité impactera beaucoup plus la voiture 2024. On a une pente de développement qui est plus faible. Après, il faut voir si cela va nous freiner dans la performance globale ou non. Ce qu'il faut comprendre, c'est que cette pénalité n'est pas là pour nous enlever de la performance. Elle est là pour réduire notre gain de performance – à cause d'elle, on réduit notre capacité à développer et à amener des nouvelles pièces».

Quelles équipes sont dans votre viseur pour l'an prochain ?

«Les deux gros +teams+ que sont Mercedes et Ferrari. On pourrait aussi en avoir deux autres avec McLaren et Aston Martin qui ont fait du très bon travail cette année. Et s'ils continuent sur cette lancée... Mais pour l'heure, c'est clairement Mercedes et Ferrari qui seront potentiellement nos plus gros concurrents».

Des concurrents que l'on attendait déjà comme vos principaux rivaux cette année...

«Exactement, mais ils ont fait quelques erreurs. Ça peut arriver à tout le monde mais là, ils rattrapent assez rapidement».