Le FC Bâle s'est largement imposé 3-0 chez Eintracht Francfort en 8e de finale aller de l'Europa League. Une belle victoire forcément ternie par le contexte mondial d'une pandémie qui occulte absolument tout le reste.
Les Bâlois sont quelque part victimes d'une forme d'injustice. Car vibrer pour une telle rencontre relevait en toute honnêteté de la gageure. Difficile en effet dans ces conditions surréalistes de faire montre de l'enthousiasme que mériteraient tant la performance rhénane que le résultat obtenu.
Parce que le silence du huis clos (on a probablement entendu un avion passer à la 34e ; après vérification sur Google Map, c'est possible, l'aéroport n'étant distant du stade que de 5 kilomètres). Parce que cette partie n'était peut-être qu'un aller sans retour (retour qui se disputera jeudi prochain... au même endroit car interdit par les autorités bâloises), l'UEFA réservant sa décision pour ce mardi. Et aussi parce que ce contexte global inquiétant qui relativise évidemment l'importance du sport, même de compétition. Un rendez-vous «pour beurre», en somme, tant le calendrier du football s'est fait gabegie.
Il faut se faire violence pour parvenir à relever la nouvelle convaincante copie défensive rendue par ce FCB décidément très solide en C2 cette saison (quatre buts concédés seulement, dont deux penalties). Face à un Eintracht en délicatesse actuellement, l'équipe de Marcel Koller a sorti le match qu'elle devait sortir: sérieuse derrière et efficace devant.
On ne souligne vraisemblablement pas assez souvent la qualité de Cabral. Lequel, de par son activité à la pointe de l'attaque et sa présence athlétique, pèse énormément sur l'adversaire. Toutefois, si le Brésilien a une fois de plus été précieux pour Bâle, il n'a pas réalisé la première différence de la rencontre, ayant été devancé par un Campo dont le coup franc a surpris le portier Kevin Trapp à la 27e. Gros malaise dans le regard du coach Adi Hütter.
L'ancien mentor d'YB n'a pas été avare en accolades avec Marcel Koller, tout comme David Abaraham (avec Valentin Stocker), l'ancien du FCB désormais capitaine du Francfort de Djibril Sow. Les mesures sanitaires de précaution n'étaient visiblement pas aussi impérieuses que l'envie d'exprimer son bonheur de retrouver d'anciens camarades...
Illustration de la puissance de Cabral, le 2-0 doit beaucoup au duel aérien remporté par l'avant-centre, qui a permis à Campo de servir astucieusement Bua à la 73e. Un but qui a assommé les Allemands, lesquels s'étaient faits pressants après la pause, s'étant ménagé plusieurs bonnes occasions, notamment ce tir de Touré sur lequel Omlin s'est très bien étendu (67e). A tel point que le FCB en a ajouté un troisème, à la 85e, par Frei.