La Super League n'a même pas réellement repris que des matchs sautent déjà, en raison des quarantaines imposées à Servette et Lucerne. La deuxième partie de saison s'annonce complexe à organiser.
Le football est forcé de jouer les équilibristes. Le Covid-19, surtout, la neige, peut-être, vont avoir un impact considérable dans la constitution des calendriers de ces prochaines semaines. Les instances vont devoir se creuser les méninges, pendant que les équipes sont bien contraintes de subir et s'adapter, en espérant que les corps et les têtes suivent.
Les premières incidences n'ont pas tardé à se faire sentir dans un premier semestre 2021 où vingt-deux journées de Super League doivent se disputer d'ici au 21 mai (et pas plus tard, Euro oblige). Lugano avait deux matchs à rattraper avant la reprise "officielle" (dimanche à Sion et ce mercredi contre Young Boys), mais voilà que deux se sont rajoutés à la liste. La faute aux quarantaines imposées à Servette et Lucerne, que les Tessinois devaient affronter dans la foulée. La Swiss Football League (SFL) s'est trouvée une solution raisonnable à ce cas: Lugano ira à Saint-Gall, qui devait jouer Lucerne, ce dimanche 24 janvier, au lieu de se tourner les pouces.
Gérer les organismes
Cela arrange bien tout le monde. Et notamment les joueurs, en recherche de rythme. "Je ne vois pas cette petite pause après YB comme une bonne chose, soufflait le défenseur de Lugano Fabio Daprelà avant que le calendrier ne soit remodelé. On ne fait que de s'arrêter pour repartir pour s'arrêter." C'est usant. "Le sportif de haut niveau aime la régularité et la continuité dans le travail", confirme Mathieu Degrange, préparateur physique du Servette FC.
Les Grenat sont justement concernés au premier chef par ces difficultés. En quarantaine jusqu'au 26 janvier, les Genevois ont été stoppés net en pleine montée en régime. Le club doit ainsi s'adapter, pour présenter une équipe en forme le 31 janvier contre Lausanne. Avec deux groupes de travail: ceux qui ont déjà eu le Covid-19 (ils sont sept) et qui peuvent s'entraîner normalement et ceux qui sont en quarantaine ou à l'isolement et à qui du matériel d'entraînement a été fourni pour demeurer actifs.
«C'est pénible, parce que ça coupe notre dynamique, mais nous allons devoir composer avec ça, accepte Degrange. Nous aurons un championnat extrêmement dense, qu'il s'agira de gérer compte-tenu de la préparation courte et des contraintes qui seront imposées aux organismes. Il va falloir réfléchir sur la gestion du temps de jeu, en faisant peut-être des changements plus tôt dans les matchs. Il ne faudra pas choquer les organismes d'emblée, mais s'inscrire dans une progressivité pour retrouver une intensité de match.»
Priorité au championnat
Pour Servette, ces renvois des rencontres contre Saint-Gall et Lugano signifient un calendrier où les plages de récupération se feront rares, comme cela fut le cas en fin d'automne. Les semaines à un match seront sans doute utilisées pour rattraper les rencontres qui n'ont pu se jouer. Et il va aussi falloir calculer avec la Coupe de Suisse. Les huitièmes de finale doivent se disputer les 10 et 11 février. Mais déjà trois des huit matchs prévus sont reportés, probablement au mois d'avril.
En effet, Servette (contre Vevey/1L), Lugano (contre Monthey/2i) et Kriens (contre Soleure/1L) ne pourront pas affronter des adversaires qui n'auront pas encore été autorisés à rejouer au football. Le planning de la Coupe se veut donc encore très incertain. L'anticipation est difficile, fait-on savoir du côté de l'ASF. Mais l'idée est logiquement d'aller au bout dans les temps (la finale est prévue pour le 24 mai), sans la supprimer, ni en exclure les clubs amateurs. Cela complexifie encore un peu plus l'équation. Avec une certitude toutefois: le championnat aura toujours la priorité sur la Coupe, a communiqué l'ASF. Déjà un noeud en moins.
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