Hommage Adios et gracias au "plus humain des dieux"

blue Sports / Barman Nicolas

26.11.2020

Le choc est violent et la tristesse profonde. L’annonce du décès de Diego Armando Maradona a plongé l’Argentine et le monde du football dans le désarroi. Les mots manquent au moment de lui dire un dernier au revoir. Un dernier ? Pourquoi un dernier ? Son histoire ne connaîtra jamais ce point final. Viva Diego !

Le footballeur argentin Diego Armando Maradona, en 1983. 
Le footballeur argentin Diego Armando Maradona, en 1983. 
Getty Images

"Gordo, Diego est mort !" Hier en fin d’après-midi, cette phrase irréelle sortie de la bouche de mon épouse tourne en boucle dans un coin de ma tête. Resté sans réaction pendant quelques secondes, je me demande quelle mouche l’a piquée pour croire à une chose pareille ? Combien de fois l’ont-ils annoncé mort ? Diego a toujours réussi à se relever, à ressusciter. Des mauvais tacles, il en a subi des centaines, et ce n’est pas aujourd’hui que la civière l’emmènera hors des terrains, pour toujours.

"Si Gordo, Diego est vraiment parti." Ce ton triste et percutant fait soudainement tomber mon aveuglement. La réalité me rattrape. Mon idole n’est plus. J’ai les jambes coupées. Le vide est profond. Ayant eu la chance de vivre en Argentine, j’imagine la confusion qui doit y régner. Du Mexique à Naples, en passant par Buenos Aires, les émotions que ce génie du ballon rond m’a offertes se chevauchent dans mon cœur. Des posters placardés dans ma chambre d’enfant à mon premier maillot "Buitoni" flanqué du no 10, jusqu’à cette chance inespérée d’avoir pu le rencontrer et partager quelques mots peu significatifs pour lui mais sacrés pour moi. Tout remonte à la surface. L’amour rend fou dit-on, la passion aussi.

Et sa vie privée alors me direz-vous ? Je ne suis pas là pour la juger, qui suis-je pour le faire. Qui sommes-nous pour le faire ? Elle ne regarde finalement que lui. Pourquoi je m'étalerai sur la vie de "D10S" plutôt que de penser à ce qu'il a apporté à la mienne?

Pour moi, si l’on aime le foot, on aime Diego. C’est indissociable. Pour le reste, "Je me suis trompé, j’ai payé, mais le ballon, lui, ne se salit pas" avait justement expliqué Maradona dans sa Bombonera. Et comme l’avait si bien écrit Eduardo Galeano, le génie et la face sombre de Diego fait de lui "le plus humain des dieux" ("el mas humano de los dioces").

"Pelusa" est désormais parti en nous léguant un héritage indélébile. Ses coups de génie imprévisibles, ses chevauchées cosmiques, ses dribbles fous, son dévouement et son amour du maillot ont conforté l’essence même du football. Un enseignement pour les jeunes footeux d’aujourd’hui, qui ne devront jamais oublier que ce sport est fondé sur les émotions, la joie, le plaisir et l’amusement sans jamais oublier que dans la vie, tout est possible.

A ce sujet, connaissez- vous l'histoire de ce gamin sorti du bidonville de Villa Fiorito, dans la banlieue de Buenos Aires, destiné à pas grand chose, et qui, finalement, devient le centre de l'univers ? 

Merci pour m'avoir offert tant de bonheur et repose en paix barriltete cosmico, tu le mérites bien ! Adios et... Viva Diego !

Diego Armando Maradona : 

«Si je meurs, je veux renaître et devenir footballeur. Et je veux redevenir Diego Armando Maradona. Je suis un joueur qui a donné du bonheur aux gens, cela me comble et me suffit »

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