JO d'été, JO d'hiver et maintenant la... Coupe du monde de football ? La Chine rêve d'organiser le rendez-vous sportif le plus suivi de la planète. Mais elle devra patienter, entre règles de la FIFA et niveau encore insuffisant de l'équipe nationale.
En vingt ans, la Chine a accueilli les plus grandes compétitions mondiales, du basket à l'athlétisme, en passant par la F1 ou les deux rendez-vous olympiques, avec une logistique bien huilée encore constatée durant ces Jeux.
Ne manque plus qu'un Mondial de football
En prévision d'une candidature, espérée par son président Xi Jinping, réputé fan de ballon rond, la Chine construit ou rénove actuellement de nombreux stades. Mais plusieurs obstacles subsistent.
Selon ses statuts, la FIFA ne peut accorder deux éditions consécutives du Mondial à des membres de la même Confédération, ce qui permettrait à la Chine d'être candidate dès 2030, après le Qatar (2022), les Etats-Unis, le Canada et le Mexique (2026), mais il y a aussi la régle officieuse de l'alternance des continents.
Il y a surtout un manque de «volonté politique» pour l'instant, estime Cameron Wilson, fondateur du site internet Wild East Football, spécialisé dans le foot chinois.
«Beaucoup pensent que la Chine ne veut pas accueillir de Mondial avant d'avoir la certitude que l'équipe nationale est suffisamment performante pour ne pas mettre le pays dans l'embarras avec de lourdes défaites et une élimination précoce», le pays-hôte étant qualifié d'office.
De tous les pays organisateurs, seule l'Afrique du Sud (2010) a été éliminée dès le premier tour de la compétition.
Moqueries
Malgré des progrès et le renfort de joueurs naturalisés, la sélection nationale reste engluée à la 75e place mondiale du classement FIFA.
Régulièrement la cible de moqueries en Chine, elle a subi début février contre le modeste Vietnam une nouvelle défaite humiliante (3-1).
Les raisons de ce niveau décevant pour le pays le plus peuplé du monde?
«Le manque d'investissement sur le long terme et la volonté de gagner à court terme», notamment via d'incessants «changements de sélectionneurs», estime Mads Davidsen, ex-directeur technique du club Shanghai SIPG.