Six dirigeants du FC Barcelone, fustigeant la présidence de Josep Maria Bartomeu, ont présenté leur démission et réclamé la tenue d'élections anticipées dès l'issue de la crise du coronavirus.
«Nous en sommes arrivés à ce point (de démissionner) car nous ne nous voyons pas capables de changer les critères et les formes de la gestion du club face aux importants défis du futur et, en particulier, concernant le nouveau scénario post-pandémie», ont indiqué les démissionnaires dans une lettre adressée aux socios du club blaugrana.
Parmi les signataires figurent le désormais ex-trésorier Enric Tombas ainsi qu'Emili Rousaud, vice-président considéré jusqu'alors comme possible successeur de Bartomeu lors des prochaines élections prévues en 2021. Tous ont pointé du doigt l'affaire dite du Barçagate. «Nous devons souligner notre déception face au fâcheux épisode sur les réseaux sociaux, connu sous le nom de Barçagate, dont nous avons eu connaissance par la presse», ont-ils affirmé.
Le «Barçagate», ou le supposé recours par la direction du Barça à l'entreprise I3Ventures pour discréditer sur les réseaux sociaux les opposants au conseil d'administration, joueurs compris. «A la question: avons-nous commandité une opération visant à discréditer des personnes ou des institutions à travers les réseaux sociaux, la réponse est non», s'était défendu Bartomeu en février, lorsque l'affaire avait éclaté, indiquant simplement que l'entreprise était chargée de mener un travail de surveillance sur internet.
Le président avait alors annoncé un audit interne pour débusquer toute irrégularité potentielle. La radio Cadena Ser avait rapporté que le club avait payé un million d'euros pour cet audit. «Si les auditeurs nous disent que le coût de ces services est de 100'000 euros et que nous avons payé un million d'euros, cela signifie que quelqu'un a pioché dans la caisse», a déclaré vendredi Emili Rousaud, interviewé par la radio Rac1.
«Face aux accusations graves et infondées portées ce matin par M. Emili Rousaud, ancien vice-président institutionnel du club, dans plusieurs interviews à des médias, le FC Barcelone nie catégoriquement toute action qui pourrait être qualifiée de corruption, et se réserve donc le droit d'engager les actions judiciaires appropriées», a réagi le club par communiqué vendredi.
L'audit mené par PricewaterhouseCoopers «est toujours en cours et n'a par conséquent pas abouti à de quelconques conclusions», affirme le Barça tout en assurant avoir «facilité toutes les demandes d'informations et de moyens formulées par PwC depuis le début du processus».
«Nous demandons qu'une fois les résultats de l'audit de PWC présentés, les responsabilités soient clarifiées», ont exigé les démissionnaires, tout en réclamant «l'éventuelle restitution des actifs correspondants», le cas échéant. «Comme dernier service rendu à notre club, nous recommandons que, sitôt les circonstances le permettront, de nouvelles élections soient convoquées pour permettre la meilleure gestion possible du club face aux importants défis de l'avenir immédiat», ont-ils conclu.