Il joue dans l'un des cinq plus grands championnats au monde après avoir gagné deux titres de Champion de Suisse. Loris Benito est dans la force de l'âge à 27 ans. Et pourtant, il ne se profile pas aux yeux du grand public comme un titulaire en puissance en équipe nationale. Le temps n'est-il pas venu de prendre la lumière ?
Artisan du bon début de saison de Bordeaux en Ligue 1, l'Argovien a, ainsi, dû attendre novembre dernier et ce match piège face au Qatar – défaite 1-0 – à Lugano pour «fêter» sa première sélection. Il a eu aussi la malchance d'être sur la pelouse de Saint-Jacques le 26 mars dernier lors de la remontada du Danemark. Il avait relayé Ricardo Rodriguez à la pause.
Si à Bâle ce changement avait été dicté par une blessure du Zurichois, Loris Benito veut croire qu'il peut faire le «match» aujourd'hui. Ricardo Rodriguez n'a, en effet, plus joué depuis le 21 septembre. Il a perdu sa place de titulaire au Milan AC qui lui préfère le Français Theo Hernandez. Et qui lui reproche aussi sans doute cette forme d'indolence dont il ne peut se départir depuis de longs mois.
«Je ne sais pas si je mérite de jouer samedi au Danemark. C'est à Vladimir Petkovic de trancher», lâche Loris Benito qui sait parfaitement qu'il ne peut pas encore bomber le torse face à un cadre historique de l'équipe avec ses 67 sélections, son titre mondial M17 et l'expérience acquise lors de deux Coupes du monde et d'un Euro. Mais il n'empêche que le débat est lancé.
«Le joueur polyvalent est davantage favorisé»
Comme Rodriguez, Loris Benito peut évoluer comme latéral gauche dans une défense à quatre, tenir l'axe gauche d'une défense à trois ou jouer plus haut pour occuper le flanc toujours dans un système avec trois défenseurs centraux. «Honnêtement, je n'ai pas de préférence», explique-t-il. «Il y a des matches au cours desquels j'ai adoré de jouer en défense. D'autres au cours desquels j'ai regretté d'occuper un tel poste. Il y a cinq ans, les positions étaient plus figées. Aujourd'hui, le joueur polyvalent est davantage favorisé.»
En fin de contrat aux Young Boys au printemps dernier, Loris Benito n'a pas hésité longtemps avant de s'engager à Bordeaux pour tenter une nouvelle aventure à l'étranger cinq ans après une saison bien laborieuse à Benfica. «Je ne serai pas parti à Bordeaux si je n'avais pas vécu cette expérience à Lisbonne», dit-il. «J'étais peut-être trop jeune pour réussir à m'imposer dans un tel club. Mais j'ai su retenir toutes les leçons de cette saison 2014/2015.»
Fan de Paulo Sousa
En Gironde, l'Argovien a rejoint un club racheté depuis une année par un fonds d'investissement américain, le GACP. Les nouveaux propriétaires ont intronisé ce printemps Paolo Sousa à la tête de la première équipe. La présence de l'ancien entraîneur du FC Bâle a joué un rôle déterminant dans la venue de Loris Benito. «J'étais au Portugal lors de sa saison à Bâle. Mais j'ai discuté avec des joueurs qui étaient sous ses ordres. Les retours ont été positifs», explique-t-il. «C'est un fou de foot dans le bon sens du terme. Il est exigeant. Il est très attentif aux détails. Nous avons beaucoup parlé. Du projet qu'il entendait conduire à Bordeaux. De sa détermination à réussir quelque chose de bien dès cette saison.»
Quatrième du classement à 6 points du PSG et à 3 de Nantes, Bordeaux est l'une des agréables surprises de ce début d'exercice. Titulaire indiscutable, Loris Benito est avec le transfuge d'Arsenal Laurent Koscielny et l'attaquant Nicolas De Préville l'un des joueurs les plus précieux de Paolo Sousa. La question est de savoir s'il sera demain également l'un de ceux de Vladimir Petkovic.