Genève
Blerim Dzemaili a eu la lumineuse idée de récolter un carton jaune mercredi dernier en MLS contre le New York City de Patrick Vieira. Ce fut sans doute le carton le plus "intelligent" de sa carrière.
Exempté ainsi d'un long déplacement à Denver où l'Impact de Montréal a perdu 2-1 samedi contre les Colorado Rapids pour enterrer ses derniers rêves de play-off, Blerim Dzemaili est donc prêt à battre le fer. "Cela fait une année que l'on attend ces deux rencontres contre la Hongrie et le Portugal", salive-t-il.
"Ne pas jouer le match de Lisbonne dans les têtes avant mardi"
"Tout le monde nous parle de la finalissima de Lisbonne, lance-t-il. Mais pour nous, seul compte à présent la rencontre de samedi à Bâle contre la Hongrie. A nous de bien la négocier dans la mesure où elle conditionnera celle de Lisbonne. Je suis sûr que l'équipe est assez forte mentalement pour ne pas jouer dans les têtes le match de Lisbonne avant mardi."
Blerim Dzemaili a raison de rappeler l'importance du rendez-vous de samedi. La Suisse ne doit pas perdre contre la Hongrie si elle veut toujours qu'un nul suffise à son bonheur à Lisbonne. Par ailleurs, le Zurichois mesure le poids de l'absence de Valon Behrami. "Sur le terrain, son rôle est capital. Il sait toujours nous remettre sur le droit chemin, dit-il. Mais je ne veux pas parler des absents. Il vaut mieux se concentrer sur ceux qui sont là."
Samedi, tout indique que Blerim Dzemaili suivra la rencontre du banc. Vladimir Petkovic n'entend prendre aucun risque avec un joueur sous la menace d'une suspension à Lisbonne en cas d'un carton jaune. Il avait été averti à Budapest le 7 octobre dernier lors de la victoire 3-2 au match aller.
"La décision de me faire jouer incombe à l'entraîneur", lâche-t-il sobrement. Mais avec Mario Gavranovic, Steven Zuber, Eren Derdiyok et Breel Embolo, Vladimir Petkovic possède de véritables alternatives pour "inventer" une nouvelle ligne d'attaque samedi sans Dzemaili mais aussi sans Admir Mehmedi, qui est lui aussi exposé au même danger.
Une pièce maîtresse
A Lisbonne, la Suisse ne peut pas se permettre le luxe de jouer sans Blerim Dzemaili même s'il évolue dans un championnat qui est encore en quête d'une véritable crédibilité. "Sur le plan personnel, ma saison à Montréal a été, je crois, réussie, lâche le Zurichois de 31 ans. Mais maintenant, il convient de tourner la page et de prendre un nouveau départ pour 2018. Je crois vraiment au potentiel de l'Impact de Montréal." Heureux de sa vie au Québec, Blerim Dzemaili assure que les vols aller-retour entre Montréal et Zurich ne l'affectent en aucune manière que ce soit.
On veut bien le croire. Buteur en Lettonie le 3 septembre lors de la victoire 3-0, Blerim Dzemaili s'est affirmé comme l'une des pièces maîtresses de Vladimir Petkovic alors qu'Ottmar Hitzfeld lui avait tant marchandé sa confiance. Positionné dans l'axe sur la ligne des trois demis offensifs aux côtés de Xherdan Shaqiri et d'Admir Mehmedi, il est capable à la fois de combiner merveilleusement dans le jeu court et de prendre sa chance à l'orée des seize mètres avec une force de frappe qui fait mal. Le penalty qu'il a envoyé dans le ciel de Riga ne doit pas faire oublier que Dzemaili peut être un redoutable artificier.
Retour à la page d'accueil