Carlos Varela

Carlos Varela : "Avec Murat Yakin, je ne reconnais pas la Suisse"

Nicolas Larchevêque

23.11.2021

Nicolas Larchevêque

23.11.2021

Dans «Match après match», nos consultants et journalistes sont revenus sur les trois premiers mois de Murat Yakin à la tête de l'équipe de Suisse. Le nouveau sélectionneur de la Nati a convaincu par son calme et son audace. 

"Murat Yakin ne connaît pas la pression"

Nos consultants et journalistes ont évoqué les premiers mois de Murat Yakin à la tête de l'équipe de Suisse et les récentes performances de celle-ci. Calme et audacieux, le nouveau sélectionneur de la Nati a parfaitement su répondre aux attentes.

22.11.2021

«Pour moi, le foot c'est surtout du plaisir et de l'enthousiasme.» Trois mois après son intronisation à la tête de l'équipe de Suisse, Murat Yakin a déjà marqué l'histoire du football helvétique. Avec une qualification directe à la Coupe du monde 2022 comme point d'orgue.

Le sélectionneur de la Nati est revenu sur ses débuts dans une récente interview accordée à «blue Sport». «Je ne ressens pas de pression. J'ai des joueurs fantastiques avec moi et un très bon staff. J'ai repris un groupe qui a un bon esprit et une belle euphorie après l'Euro (où la Suisse avait été jusqu'en quarts de finale)», a-t-il alors confié.

«Je crois que ce que je sais bien faire c'est la préparation tactique d'un match et la confiance que je peux donner à mes joueurs. C'était ma mission. Je ne leur ai jamais dit : 'Il faut absolument gagner'. Je leur ai dit de simplement jouer au foot car il y a suffisamment de potentiel dans cette équipe pour que ça se passe bien.» Une mentalité et une façon de travailler qui a déjà porté ces fruits et qui a naturellement convaincu le public et les experts du ballon rond.



«Murat Yakin dégage une certaine sérénité. Il a toujours été très calme, très posé. Vladimir Petkovic l'était aussi. Mais Yakin a ce côté apaisant qui passe bien avec les joueurs. Il a même ce rôle de grand frère», a ainsi reconnu notre journaliste Daniel Burkhalter dimanche dans l'émission «Match après match».

«Il est reposant. Quand on a un match décisif (ndlr : contre la Bulgarie) et qu'on doit marquer, il ose mettre Noah Okafor, alors qu'il y a Renato Steffen sur le banc. Beaucoup d'entraîneurs auraient titularisé celui qui a le plus de match pour ne recevoir aucun reproche. Et on a vu le match que fait Okafor (auteur d'un but)», a pour sa part réagi notre consultant Carlos Varela.

Avant d'ajouter : «L'enthousiasme que Yakin dégage, il la donne aux joueurs. Il est tellement calme. Lui, la pression il ne connaît pas. S'il a un rendez-vous à 6h00, 6h10 et 6h20 et qu'il est 6h00, il ne va pas se stresser pour celui de 6h10. Quand tu parles avec lui, il t'apaise. Et un joueur le voit aussi.»



Malgré l'importance du dernier rassemblement de la Nati avec un match à Rome contre l'Italie (1-1) et à Lucerne contre la Bulgarie (4-0), Murat Yakin n'a pas hésité à lancer dans le grand bain des joueurs néophytes, tels que Noah Okafor ou encore Kastriot Imeri.

«Il a été audacieux dans ses choix et ça a payé. Il a aussi été audacieux en convoquant Kastriot Imeri, le joueur de Servette. En Romandie, ça nous fait plaisir de retrouver un joueur issu d'un club romand en équipe de Suisse. Yakin a su le convoquer malgré la passe difficile que traverse Servette», s'est exclamé Christophe Moreillon, journaliste chez Rhône FM et invité dimanche sur le plateau de «blue Sports».

«On a vu un déclic dans cette équipe»

«Les mauvaises langues diront que, par les nombreuses absences (ndlr : la Suisse était privée de sept titulaires contre la Bulgarie) et par la force des choses, Yakin n'a pas eu le choix de les convoquer (des joueurs comme Imeri). Mais moi, je me penche sur le sportif : la manière dont se sont comportés ces jeunes, à l'image d'Okafor ou de Vargas», a rebondi Varela.

«On a vu un déclic dans cette équipe. Ils tentaient, tentaient et tentaient malgré les déchets. Je ne reconnaissais pas la Suisse, qui a pu jouer (par le passé) sur la prudence et en évitant les erreurs. Il y avait cette engouement, et c'est forcément le discours du coach. De voir si vite un changement de comportement chez l'équipe de Suisse, avec ce courage d'aller de l'avant, ça veut dire que le message de Yakin est passé.»

L'équipe de Suisse, version Yakin, devra désormais confirmer en 2022 son année 2021 exceptionnelle. Et ses récentes performances laissent augurer le meilleur...