Challenge League
"L'idée est d'installer Servette à mi-classement en Super League"

ATS

5.4.2019 - 06:04

Président heureux de la victoire 2-0 de son Servette à Lausanne mercredi, Didier Fischer reste humble. Mais la promotion en Super League entre déjà dans les plans pour la saison prochaine.

Didier Fischer: "Le budget sera au minimum doublé, donc établi à hauteur de 12 millions."
Didier Fischer: "Le budget sera au minimum doublé, donc établi à hauteur de 12 millions."
Source: Keystone

Il y a d'un côté le discours convenu, celui qui prévaut dans ce genre de cas, même quand tous les feux sont au vert. Didier Fischer aurait l'air bien penaud si, le 26 mai, Servette n'était pas promu directement en Super League, malgré les 13 points d'avance sur Lausanne qu'il compte à 9 journées du terme. Alors en président consciencieux, il sert la soupe usuelle: «On peut faire tous les calculs du monde, il y a un moment où nous ne pourrons plus être rejoints, philosophe le patron servettien. A ce moment-là, on pourra dire que la promotion sera acquise. Le plus tôt sera le mieux, puisque cela nous permettra de nous organiser très rapidement.»

Une dernière ration pour la route? «Chaque écart de point supplémentaire qu'on a sur Lausanne, Winterthour ou Aarau représente un pas de plus sur le chemin que l'on arpente depuis maintenant trois ans. Donc oui, c'est un plus, mais je ne vais pas crier victoire et je n'ai pas l'arrogance de me moquer de nos adversaires.» Didier Fischer ne veut pas compter le nombre d'orteils qui sépare Servette de la Super League. Du moins publiquement.

Budget doublé

Car, en coulisses, il ne faut pas croire que Servette ne se prépare pas. Depuis que la Fondation 1890, laquelle est largement parrainée par la Fondation Wilsdorf qui détient la société Rolex, a repris le club genevois en 2015, celui-ci a fait du chemin. Il a fait des erreurs aussi, et il a compris, il y a un an, qu'il devait renforcer ses structures. Sur le plan administratif, mais également sportif. Gérard Bonneau est arrivé de Lyon pour organiser le recrutement et faire profiter de sa large expérience.

Le Français est conscient de l'importance que revêt la planification et a confié à Keystone-ATS que les profils ciblés sont déjà bien définis en fonction de l'issue de la saison. Servette a donc deux feuilles de route, dont l'une s'appliquerait en cas de promotion. La victoire de mercredi contre Lausanne lui donne un coup de boost, conviennent à demi-mot les décideurs. Le budget alloué, qui s'élève actuellement à un peu moins de 6 millions de francs pour la première équipe, est d'ailleurs déjà défini: «Il sera au minimum doublé, donc établi à hauteur de 12 millions, confie Fischer. Cela sera le cas pour les trois prochaines saisons.»

Mais Servette peut même s'imaginer monter un peu plus haut. «Ce montant est acquis, précise le président. Mais il ne prend pas en compte les partenariats qui pourraient par exemple être noués, ni la vente des abonnements. La campagne pour la saison prochaine sera lancée dès que nous serons sûrs de la division dans laquelle on évoluera.» En clair, dans le meilleur des cas, la manne à disposition des Grenat pourrait monter jusqu'à 15 millions.

Humilité et lucidité

Le club de La Praille a des ambitions. «L'idée sera de s'installer dans le milieu de classement de Super League, développe l'entrepreneur genevois. Pour y parvenir, nous devons pouvoir disposer de personnes capables de faire la différence dans un championnat que nous ne connaissons pas encore.» Ce que l'effectif actuel ne permet pas forcément d'entrevoir. Tous les joueurs ne sont pas au niveau de l'élite, admet un Didier Fischer lucide.

Reste que la stratégie du SFC se veut humble. Ce n'est pas parce que le budget va augmenter que les Grenat mèneront une politique de transferts agressive. «Notre philosophie veut que l'on étudie toutes les opportunités où nous n'avons pas besoin d'acheter quelqu'un et de défaire son contrat, insiste le président. Nous n'en sommes pas à ce niveau-là: c'est quelque chose qui entre en ligne de compte lorsque vous visez l'Europe. En revanche, si nous nous installons en Super League, alors je commencerai à avoir des ambitions d'aller débaucher des joueurs ailleurs. Mais ce n'est pas le cas aujourd'hui: il faut rester raisonnable.»

D'ailleurs, la raison suggère d'attendre une promotion mathématique pour définitivement envoyer Servette en Super League.

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