C'est tout sauf une surprise: le nouvel homme fort du Lausanne-Sport provient du sérail de l'OGC Nice.
Recruteur en 2018 du club azuréen qui appartient à la galaxie Ineos mais aussi ancien joueur d'Etoile Carouge, Souleymane Cissé succède à Pablo Iglesias à la direction sportive du club de la Pontaise qui doit valider dans les jours à venir sa promotion en Super League. Agé de 42 ans, l'Ivoirien a quitté Bordeaux où il avait été au centre d'une polémique entretenue par un agent de joueur dans le montage du transfert d'un jeune Togolais pour rejoindre un «projet ambitieux». «Le Lausanne-Sport est un grand club», assure-t-il.
Un club qui ne sera pas, poursuit Souleymane Cissé, sous la tutelle de l'OGC Nice. Mais à écouter le discours de Bob Ratcliffe, le président du Lausanne-Sport et d'Ineos Football, les synergies entre les deux clubs seront multiples. Lausanne bénéficiera ainsi des réseaux et du savoir-faire de la cellule de recrutement de l'OGC Nice. Et il est évident que les deux clubs entretiendront un lien direct en matière de transferts. Le départ imminent de Dan Ndoye pour Nice ne sera pas le dernier mouvement entre les deux clubs.
«Le football n'est pas un business rentable»
«Pour nous, il n'y a pas d'un côté les 25 joueurs du Lausanne-Sport et les 25 de l'OGC Nice. Mais un ensemble de 50 joueurs», souligne ainsi Bob Ratcliffe qui avoue avoir dû opérer un choix fort avec le renvoi de Pablo Iglesias. «Nous serons également confrontés à des choix forts aussi à l'avenir, poursuit le dirigeant. Le football n'est pas un business rentable. C'est un business très difficile. Il le sera encore davantage après le Covid-19 !»
Malgré ce froid rappel de la réalité, Bob Ratcliffe nourrit de grandes ambitions pour Lausanne. Ainsi, il a affirmé que le club fera tout pour conserver son joyau Andi Zeqiri la saison prochaine. Il a toutefois précisé qu'Ineos ne signera pas des chèques en blanc. «Nous ne voulons pas faire comme Jack Walker qui a mis des millions de livres pour permettre à Blackburn de remporter la Premier League en 1995 avant d'arrêter d'un coup de soutenir le club.» Ineos, qui a repris le Lausanne Sport, il y a deux ans et Nice l'an dernier, veut ainsi s'inscrire dans la durée. Pour construire une «galaxie» comme l'ont fait Red Bull avec Salzbourg et Leipzig et Manchester City avec ses clubs fermes dans les quatre coins de la planète. «Red Bull et City ont mis 10 ans pour bâtir de telles structures. Nous aimerions bien y parvenir en cinq ans», souffle Bob Radcliffe dans une remarque qui traduit bien l'ambition presque dévorante d'Ineos.
Une identité qui sera préservée
Parfaitement conscient de la puissance financière et des attentes du groupe Ineos, Souleymane Cissé entend toutefois rassurer le bon peuple. Le nouveau directeur sportif assure que l'identité vaudoise du Lausanne-Sport sera préservée. «Le but premier est d'intégrer le plus vite possible en première équipe des talents du cru», affirme-t-il. Avec le football du monde d'après qui ne pourra pas s'apparenter à celui du monde d'avant, on veut croire que ces belles paroles ne sont pas des paroles en l'air.