Dans une interview accordée au «Blick», l'ancien international suisse Valon Behrami fait le point sur la situation de la Nati à trois mois de l'Euro et évoque les succès de sa femme, la skieuse Lara Gut-Behrami.
Samedi prochain, l'équipe de Suisse disputera contre le Danemark son premier match de l'année 2024 avant de, trois jours plus tard, défier l'Irlande.
«Il n'y a pas grand-chose à attendre de ces matches amicaux sur le plan sportif. De nombreux joueurs sont dans la phase décisive de la saison avec leur club et ont donc d'autres choses en tête. Je pense que c'est le moment où Murat Yakin doit rassembler l'équipe et dire à quatre ou cinq leaders: «Veillez à ce que la maison soit sous contrôle pour les prochaines semaines jusqu'à l'Euro. Je vous fais confiance». Et vous savez ce que j'espère ? Que les joueurs se lâchent un peu dans ce rassemblement. Cela ferait du bien à cette équipe», estime l'ancien international suisse Valon Behrami.
«Nous avons une très bonne équipe»
Que peut-on en revanche attendre de la Nati à l'Euro, elle qui affrontera l'Allemagne, la Hongrie et l'Ecosse dans le groupe A ? «Nous avons une très bonne équipe. Bien sûr, nous avons eu nos problèmes, mais l'Euro est une autre chose. Si l'on se rassemble maintenant et que chacun met son ego de côté, plus personne ne s'intéressera à la manière dont la qualification s'est déroulée», analyse celui qui a porté 83 fois le maillot rouge à croix blanche.
Comment la Nati peut-elle se remettre sur les rails ? «Les joueurs clés doivent être placés par Yakin dans les positions où ils sont les meilleurs. L'entraîneur doit donner à Xhaka, Akanji et Freuler les rôles qui fonctionnent pour eux en club. Quand je vois comment Freuler joue à Bologne, quel rayonnement il a là-bas, je m'étonne qu'il ne soit pas possible de faire plus en équipe nationale. Ou encore Fabian Schär : si bon à Newcastle, mais pas en équipe nationale», regrette celui qui est aujourd'hui consultant TV pour la RSI et DAZN.
Selon ses détracteurs, le capitaine de la Nati Granit Xhaka prend tellement de place au sein de l'équipe qu'il est impossible pour les autres de s'épanouir. Un avis que partage celui qui a également porté le brassard de capitaine ? «Les autres joueurs doivent aussi prendre de l'espace. Mon impression est qu'il manque quelqu'un qui puisse contrer Granit. Il a besoin de cette friction. Dans une équipe compétitive, on ne peut pas s'en passer, c'était aussi le cas chez nous avant. Stephan Lichtsteiner et moi, nous avions constamment des discussions, mais cela a rendu le groupe plus fort.»
Plus fort, Valon Behrami l'aurait été, selon lui, sans moins de distractions durant sa carrière. «Supprimer mes réseaux sociaux a été l'une des meilleures décisions de ma vie. J'ai réalisé à un moment donné qu'un seul post négatif à mon sujet pouvait gâcher ma journée. J'étais alors vulnérable, je n'avais plus besoin de ça. (...) Pour ma carrière de footballeur, il aurait été préférable que je me concentre plus tôt, que j'aie moins de fantaisies dans la tête. Mais à 25 ans, on n'est pas encore très malin. Les capacités physiques de Valon à 25 ans combinées à ce que je sais aujourd'hui ? On ne pourrait pas m'arrêter», plaisante l'ancien joueur de Serie A.
«C'est son moment sous les projecteurs»
Sa femme, Lara Gut-Behrami, avait elle aussi totalement renoncé aux réseaux sociaux en 2018. Un choix qui lui a visiblement fait beaucoup de bien puisque la skieuse tessinoise cartonne actuellement.
Dimanche, elle a d'ailleurs remporté le globe du géant, son premier, ainsi que celui du général pour la deuxième fois. Des événements auxquels son mari n'a toutefois pas pu assister en raison de ses mandats de consultant TV. «Je préfère cela. C'est son moment sous les projecteurs, il doit lui appartenir ainsi qu'à sa famille, qui est toujours présente depuis des décennies. Je ne suis pas de ceux qui se mettent en avant quand tout va bien quelque part. Il y en a déjà assez comme ça», note le Tessinois de 38 ans.
S'il ne la suit pas sur le cirque blanc, lui arrive-t-il quand même de parfois skier avec son épouse ? «Je ne peux plus. Mes genoux sont trop abîmés. Mais Lara est allée skier quelques fois avec ma fille, j'étais là et j'ai observé à bonne distance», dévoile le «retraité».
Avant d'ajouter : «Je n'ai plus jamais joué au football non plus depuis ma retraite (ndlr : en 2022). Mais ce n'est pas grave. Je fais par ailleurs suffisamment de sport, je suis en forme, en bonne santé et heureux. Je me sens très bien physiquement et mentalement.»