L'ancien entraîneur national de l'équipe de Suisse Paul Wolfisberg est décédé. Le Lucernois s'est éteint à l'âge de 87 ans dans la commune où il vivait à Horw, selon un article de la «Luzerner Zeitung».
Neuf mois après la disparition de Köbi Kuhn, le football suisse pleure la disparition d'un autre grand serviteur. Paul Wolfisberg est décédé chez lui à Horw à l'âge de 87 ans.
Le Lucernois fut au début des années quatre-vingt l'une des personnalités les plus populaires du pays. Avec sa bonhommie et sa barbe légendaire, «Wolfi» s'était attiré les sympathies des trois régions du pays. Son mérite, il est vrai, fut d'avoir redonné des couleurs à une équipe de Suisse qui ne finissait pas de décevoir au temps maudit des «défaites honorables». Mais contrairement à Köbi Kuhn, Paul Wolfisberg n'a pas eu le bonheur d'emmener l'équipe de Suisse en phase finale d'un grand tournoi. Il convient de préciser qu'une qualification à l'époque était beaucoup plus ardue à obtenir que dans les années 2000.
Vainqueur de la Coupe de Suisse 1960 comme joueur avec le FC Lucerne qu'il conduira comme entraîneur en LNA en 1979, Paul Wolfisberg a été appelé au chevet de l'équipe de Suisse au printemps 1981 après deux défaites initiales lors du tour préliminaire de la Coupe du monde 1982 face à la Norvège et à l'Angleterre concédées sous la férule de Léon Walker. Avec ses résultats à la tête d'un FC Lucerne alors emmené sur le terrain par Peter Risi, Ottmar Hitzfeld et Rolf Fringer, il était devenu au fil des mois un candidat de plus en plus crédible au poste de sélectionneur.
Malgré un succès historique 2-1 face à l'Angleterre le 30 mai 1985 à Bâle grâce à des réussites d'Alfred Scheiwiler et de Claudio Sulser, et une victoire 2-1 en Roumanie grâce cette fois à Gianpietro Zappa et à Robert Lüthi, la Suisse n'a pas pu se qualifier pour cette Coupe du monde en Espagne, ni pour le Championnat d'Europe 1984 en France et ni la Coupe du monde 1986 au Mexique. Même si son bilan ne s'orne que de 17 victoires en 52 rencontres, Paul Wolfisberg a laissé un tout autre souvenir que ses prédécesseurs Bruno Michaud, René Hüssy, Miroslav Blazevic, Roger Vonlanthen et Léon Walker. Il est vrai que le Lucernois a pu compter sur le soutien sans faille et presque démesuré de la presse de boulevard pour convaincre les supporters de l'équipe de Suisse qu'il était bien l'homme de la situation.
Paul Wolfisberg a tiré une première fois sa révérence après l'échec de la campagne de 1986. Après avoir vécu une véritable tragédie avec le décès de son fils Eric dans un accident de bateau aux Philippines, «Wolfi» est toutefois revenu aux affaires l'espace d'une rencontre face à la Tchécoslovaquie pour épauler Uli Stielike, appelé à succéder à Daniel Jeandupeux. Ce 7 juin 1989, la Suisse s'inclinait 1-0 au Wankdorf et voyait l'un de ses entraîneurs les plus charismatiques quitter pour de bond la scène.