En déplacement en Irlande du Nord, Murat Yakin avait à cœur de tester de nouvelles configurations de l'équipe après l'échec criant en Ligue des Nations. Mais les Helvètes se sont vus neutralisés par les Irlandais dans une rencontre peu glorieuse (1-1), donnant quelques réponses et pistes, mais ayant également montré certaines limites déjà inquiétantes de la Nati.


Gardien de but
Gregor Kobel
La forteresse imprenable de Dortmund court toujours après un clean sheet en équipe nationale. Battu sur un coup franc extérieur bien frappé en début de rencontre par l'Irlandais Isaac Price, on peut lui reprocher un petit pas de placement avant la frappe irlandaise, qui lui coûte de pouvoir dévier la trajectoire de la balle. En dehors de cette action, on note une seule intervention décisive du portier de la Nati, sur une tête, au final très peu sollicité. Frustrant pour Kobel, comme souvent avec le maillot rouge et blanc.

Latéral droit
Isaac Schmidt
Quel vent de fraîcheur ! Isaac Schmidt fait, sans l'ombre d'un doute, partie des très bons paris de Murat Yakin et des agréables surprises de cette rencontre un brin terne. Constant, le Vaudois a assuré proprement dans ses interventions défensives et a joué juste dans ses relances. Rassurant défensivement, il a également montré l'exemple de l'autre côté du terrain. Inlassable, le latéral de Leeds s'est projeté sans compter ses efforts, s'offrant quelques occasions offensives concrètes, dans les rares que l'ensemble de l'équipe s'est créées...

Défenseur central
Cédric Zesiger
L'équipe de Suisse s'est trouvée l'âme d'un pompier en Cédric Zesiger. Infranchissable, le défenseur augsbourgeois a rattrapé plusieurs fois les erreurs de son acolyte Gartenmann, notamment lors d'une intervention salvatrice à la 25e devant l'Irlandais Bonis, qui valait largement le poids d'un but. Mais le roc helvétique a également démontré qu'il était de confiance à la relance. Stable au pied, Zesiger a souvent été sollicité pour la reconstruction du jeu, donnant quelques perspectives intéressantes pour le jeu de possession à venir avec Akanji. Voilà de quoi rassurer les supporters helvétiques après la retraite de Fabian Schär et les récents errements de Nico Elvedi.

Défenseur central
Stefan Gartenmann
Très rapidement, on a senti que le binational dano-helvétique allait passer une mauvaise soirée sur la pelouse de Belfast. Pris de vitesse à l'entrée des 16 mètres en début de match, il commet la faute qui conduit à la réalisation irlandaise d'Isaac Price, un goal qui vaut cher ! De manière générale, la défense helvétique sur balles arrêtées a pâti d'un manque d'agressivité dans les duels, et le défenseur du Ferencváros TC a incarné ces lacunes dans une rencontre où les balles arrêtées et le jeu aérien ont pesé. Une rencontre ne définit pas un homme, mais pour Stefan Gartenmann, il faudra prouver davantage pour se faire une place dans l'effectif.

Latéral gauche
Ricardo Rodríguez
Le vétéran de la Nati, entouré de jeunes recrues, a livré la marchandise, comme à son habitude lors de ses dernières sorties. Pour fêter sa 126e sélection (deuxième total le plus élevé derrière Xhaka), Rodriguez s'est offert un superbe corner déposé sur la tête de Sierro pour l'égalisation. Même si pendant ces dernières années, les médias ont pu marteler que le poste de latéral ne convenait plus à un Rodriguez vieillissant, ce dernier a retrouvé de la fougue et de la projection offensive qu'on croyait perdues, et qui font un bien fou à une équipe de Suisse un peu pâlichonne.

Milieu de terrain
Vincent Sierro
Le Sédunois d'origine s'affirme peu à peu comme un homme indispensable de l'effectif de Murat Yakin. Prenant le relais d'une attaque timorée, quasi apathique, Sierro a assumé les responsabilités du jeu offensif helvétique. Quelques incursions, impulsions et jaillissements dans la surface adverse sont logiquement récompensés par le but de l'égalisation d'une tête bien sentie. Il n'y a pas de hasard s'il est le seul buteur de cette rencontre côté helvétique, un constat positif pour le capitaine de Toulouse, beaucoup moins pour le secteur offensif de la Nati....

Milieu de terrain
Denis Zakaria
Difficile de tirer un bilan limpide sur la rencontre du milieu de terrain de l'AS Monaco. Souvent brouillon, Zakaria n'offre pas les mêmes certitudes en équipe nationale qu'avec son club. Est-ce dû à la configuration tactique qui diverge ou au niveau de jeu intrinsèque du joueur ? Dur de le dire, mais dans des situations où le jeu exige qu'un homme réorganise la création au milieu de terrain helvétique, l'ancien de Chelsea ne réussit pas pleinement à assumer ce rôle. Au final, Zakaria ne peut pas remplacer Xhaka dans la structuration du plan de jeu, mais peut-on vraiment le lui reprocher ?

Milieu de terrain
Michel Aebischer
Peu en rythme dans son club de Bologne en Serie A à cause d'une opération aux adducteurs, la révélation suisse de l'Euro a semblé manquer grandement de rythme. Manquant de punch dans les duels, perdant certains ballons naïvement, Aebischer a clairement participé au manque de fluidité dans la transmission du ballon de la Nati. Même si au retour du thé il a semblé remettre un peu d'intensité, au final, Aebischer a semblé court, trop court. Déjà peu convaincant lors des rencontres de Ligue des Nations, on en vient à se demander si Michel Aebischer n'était pas une comète lors de l'Euro.

Ailier droite
Dan Ndoye
Comme à son habitude, dès qu'il est replacé sur son côté droit, le Vaudois provoque et amène le danger dans la surface adverse. Mais l'impétueux Ndoye doit encore se départir de déchets qui parasitent son jeu et péjorent l'attaque helvétique dans les derniers mètres, là où le dernier geste doit être juste. Une fois cette étape franchie, il pourrait devenir la clé de voûte pour redonner à l'attaque helvétique ses lettres de noblesse.

Ailier gauche
Ruben Vargas
L'ailier de Séville alterne les hauts, voire les très hauts, avec les très bas. Devenu une figure centrale dans le dispositif de Yakin, Vargas a une charge qu'il se doit d'endosser offensivement. Mais aujourd'hui, l'attaquant d'Adligenswil a livré une performance largement insuffisante. Perdant dans de nombreux duels, coupable de fautes de frustration, peu en réussite dans ses dribbles, inexistant dans la surface adverse, Vargas est sorti de la rencontre après une énième action mal sentie, lors d'une incompréhension devant le but adverse avec Aebischer, comme un symbole.

Attaquant de pointe
Breel Embolo
À la fin de la première période, l'équipe de Suisse avait tiré deux fois aux buts face à l'Irlande du Nord. À la fin du match, on décompte deux tirs cadrés de la Nati. L'équipe de Suisse est stérile offensivement et si on ne peut imputer l'entière responsabilité de ce constat à Breel Embolo, on ne peut nier qu'il passe largement à côté de la rencontre. Mauvais dans les phases de transition, l'attaquant de l'AS Monaco a peiné à trouver sa place dans un système offensif peu huilé. La faute à Yakin ?
À noter que Monteiro (59'), Zeqiri (59'), Rieder (59'), Sanches (68'), Blondel (68') et Sow (88'), entrés en cours de match, n’ont pas été évalués.
Le barème des notes :
- 6 : match parfait
- 5 : bon match
- 4 : match satisfaisant
- 3 : match insuffisant / trop inconstant
- 2 : match mauvais
- 1 : match exécrable
- / : non noté