Eddy Barea Eddy Barea: "J'ai dû être le premier simulateur ensanglanté de l'histoire"

ATS

18.5.2020

Il y a eu la main de Dieu au Mexique en 1986. A entendre Aurelio Vidmar, il y a eu aussi la rafale divine du 19 mai 1996 à Berne.

Lors de ce dimanche pluvieux et froid et qui restera pour les supporters servettiens le jour de la mère de toutes les défaites, Aurelio Vidmar est devenu le nouveau héros du FC Sion. C'est lui qui a offert au club valaisan une huitième victoire en finale grâce à sa réussite à la 74e minute pour le 3-2 d'un match au scénario improbable. Le FC Sion avait, en effet, été mené 2-0 à la 62e minute avant de marquer trois buts en l'espace de dix minutes.

Après les réussites de Christophe Bonvin à la 64e et de Raphaël Wicky à la 67e, l'Australien, libre de tout marquage dans la surface genevoise, a crucifié Marco Pascolo. Chargé de marquer Aurelio Vidmar, Eddy Barea était à terre, K.O., le nez cassé.

Le défenseur genevois a toujours affirmé avoir reçu un coup de coude de son vis-à-vis. «Il m'avait déjà fait le même coup en première période. Il arrête soudainement sa course et je prends son coude à la figure, explique le défenseur. Sur le but, je saignais. Mes coéquipiers ont demandé à l'arbitre Urs Meier de venir constater la faute. Il a dit que je simulais. J'ai dû être le premier simulateur ensanglanté de l'histoire.»

«Un défenseur doit toujours rester debout»

A l'autre bout du monde, Aurelio Vidmar se souvient encore parfaitement de cette action. «Un coup de coude? Je ne sais pas. Ce n'était pas mon problème mais celui de Barea. Un défenseur doit toujours rester debout, lâche depuis Sydney celui qui était surnommé «l'Alligator». Je me souviens qu'il y avait beaucoup de vent. C'est peut-être une rafale qui l'a mis à terre.»

Vingt-quatre ans après les faits, l'attaquant australien qui avait été prêté six mois en Valais par le Feyenoord Rotterdam reconnaît ainsi à demi-mot qu'il s'est produit quelque chose de pas très catholique sur cette action de la 74e minute. Mais au grand désespoir des Servettiens, aucune caméra n'a filmé ce duel entre les deux hommes. «En 1996, les moyens de production n'étaient pas ceux d'aujourd'hui, regrette Eddy Barea. Ma «malchance» fut qu'il a porté le coup de coude alors que nous n'étions pas dans la zone du ballon.»

Vidmar: «Un président passionné»

Aurelio Vidmar garde bien sûr un souvenir lumineux de cette finale. «J'ai découvert en Valais un canton fou de foot, souligne celui qui a embrassé une carrière d'entraîneur dans son pays, en Thaïlande et à Singapour. Un président passionné aussi qui, je crois, a pris l'habitude de «consommer» beaucoup d'entraîneurs, et des joueurs de grande classe.»

L'Australien s'attarde ainsi sur le talent de Philippe Vercruysse. Absent lors de cette finale, le Français était le maître à jouer de l'équipe dirigée alors par Michel Decastel. «Philippe, il était vraiment très, très fort», glisse Aurelio Vidmar.

L'ironie du sort a voulu qu'Aurelio Vidmar retrouve quelques semaines après cette finale Oliver Neuville, le joueur qui a cru être le «bourreau» du FC Sion, en inscrivant le 2-0 à la 62e minute. Les deux attaquants signaient en effet au CD Tenerife juste après cette finale. «Avec Oliver, on n'arrêtait pas de se chambrer sur cette finale, sourit Aurelio Vidmar. Il avait alors 23 ans, il était encore un talent en devenir. Je n'oublie qu'il a tout de même joué en 2002 la finale de la Coupe du monde !» Une autre finale que l'Allemand devait perdre...

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